Les dictateurs ont toujours développé une aversion spontanée pour le père Noël et tenté de le convertir à leurs doctrines. L'un dernier, à peu près à la même époque, nous avons vu comment les nazis ont essayé de se débarrasser sans succès du gros barbu vêtu de rouge, avant de le rhabiller à la mode germanique (cf Guirlandes et svastikas). Aujourd'hui, nous passons de l'autre coté de l'ancien rideau de fer pour voir comment les soviétiques, eux, s'y sont pris avec Ded Moroz (Grand-père Gel), le père Noël russe, et son costume bleu traditionnel.
Certains d'entre nous attendent les fêtes de fin d'années avec impatience, anticipant déjà avec un entrain gourmand la féérie de Noël. D'autres, à l'inverse, ont développé une aversion quasi-physique pour le gros bonhomme rouge, créé par Coca-cola, abhorrant sans concession les symboles sociaux, religieux ou de consommation effrénée qu'il véhicule.
Notre curiosité du jour est une figurine de 5 cm de haut. Selon Brian Graham, archéologue et président de l'association qui gère le Musée du jouet à Akron dans l'Ohio, il s'agirait de la plus ancienne représentation en 3 dimensions du Père Noël.
Jusqu'au 10 janvier prochain le NS-Dokumentationszentrum (Centre de Documentation du National-Socialisme) de Cologne présente une exposition consacrée à l'histoire de la fête de Noël depuis le 19ème siècle. Une place centrale est accordée à la façon dont les Nazis ont révisé les vieux standards pour transformer la célébration de la naissance d'un Juif en une fête aux accents plus germaniques : les feux du solstice d'hiver. Dans un article du Spiegel, le journaliste David Gordon Smith nous explique comment les boules du sapin de Noël furent remplacées par des croix-gammées et la bûche traditionnelle par des Bretzels.