Les Préservatifs En Belgique....

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Pat

Les Préservatifs En Belgique....
« le: octobre 21, 2003, 23:44:23 »
SPECIAL AMOUR - T comme Tabou: Au goût de banane (21/10/2003)
 
Acheter un préservatif en pharmacie. Vraiment banal?

BRUXELLES Distribués gratuitement lors de festivals musicaux, bientôt subventionnés par le gouvernement, placardés sur des affiches géantes, assaisonnés à tous les goûts, objets de colossales campagnes de sensibilisation, disponibles via des distributeurs automatiques... : il est loin le temps où les préservatifs se devaient de la jouer discrète. Encore que...


Se procurer des préservatifs en pharmacie s'assimile, parfois encore, à une aventure! Plus pour le timide acheteur que pour le pharmacien, d'ailleurs.


Direction cette officine bruxelloise, située près de la rue Neuve. Les cent pas devant la vitrine... J'entre, je n'entre pas? D'abord attendre qu'il y ait moins de monde à l'intérieur. Les minutes passent. Et puis, zut! La volonté est plus forte que la timidité: on entre, le coeur battant, tout en essayant de prendre de l'assurance.


«Je voudrais une boîte de préservatifs...», lance-t-on d'une voix étranglée. Le pharmacien, aimable, reste impassible. Visiblement, il a l'habitude. «Lesquels désirez-vous, madame? Un paquet de trois ou de douze?», demande-t-il. On se trouble à nouveau, hésitant à demander conseil. Timidement, on lui répond que le partenaire est plutôt bien bâti, enfin... qu'on a affaire à un attribut de taille particulièrement imposante, descriptif à l'appui. «Pas de problème, rétorque le pharmacien, sans sourciller. Il existe des préservatifs spécialement adaptés aux grandes tailles.»


Nous voyant hésiter devant la gamme étendue présentée à l'étalage, il poursuit la présentation des produits qu'il propose à la vente. Des préservatifs conçus pour prolonger le plaisir, à ceux renforcés, ultra lubrifiés, nervurés, avec spermicide ou sans latex (pour les allergiques) en passant par les préservatifs colorés au goût de banane, de fraise ou de menthe, il y en a pour tous les goûts et les plus folles fantaisies.


Modeste, on opte pour l'étui standard de trois préservatifs, «tout aussi fiables que les autres». Soulagé, on ressort content... et couvert.


Seconde étape, une pharmacie proche de la gare du Midi. Les clients défilent à vive allure. Trois personnes s'affairent derrière un vaste comptoir. «Et pour Monsieur?» Euh... Bien voilà. Ça n'a pas l'air comme ça, mais Monsieur n'a jamais utilisé de préservatif de sa vie. Il s'est séparé de sa femme, a fait une nouvelle rencontre, souhaiterait finaliser, mais en utilisant les protections qui s'imposent.


«Vous avez une préférence?» Une préférence de quoi? La pharmacienne esquisse un sourire, regarde furtivement par-dessus notre épaule. «Un modèle standard ou quelque chose d'un peu plus original?» Va pour le standard. Mais ça s'utilise comment? «On ouvre la pochette, on tire sur le préservatif, on enfile...» Rougissant: vous pouvez me montrer? Re-sourire. «Si vous voulez...» La scène attire l'attention de deux ou trois clients. La pharmacienne s'exécute, pas déstabilisée pour un sou. «Comme ça, puis comme ça, puis ça dans ça, puis quand c'est fini, faites bien attention à... Vous saisissez?» Allez, va pour une pochette.


Dernière escale, à un... jet de là. L'officine est déserte, l'accueil glacial. «Lisez le mode d'emploi, il y a même des dessins.» Le pharmacien, âgé à vue de nez d'une trentaine d'années, glisse la boîte dans un petit sachet. C'est pas toxique, voyez ce que je veux dire? «Ce n'est pas fait pour être mangé.» Oui mais... «Ne vous en faites pas.» Bon ben...


 

J. M. et M. P.