Contre le pourriel, le timbre ?
Partant du principe que les expéditeurs de courrier électronique publicitaire y réfléchiraient à deux fois s'ils devaient payer leurs envois massifs, les fameux "spams", certains suggèrent la mise en place d'un tarif d'affranchissement, un timbre virtuel, au risque de nuire à la démocratisation d'Internet.
L'idée n'est pas nouvelle : une équipe de Microsoft l'explore depuis 2001, mais le patron du numéro un mondial de l'informatique, Bill Gates, lui a donné un nouvel élan en janvier dernier au Forum économique mondial de Davos (Suisse) et a précisé sa pensée ces derniers jours.
Plutôt que de faire payer une somme modique en espérant que les expéditeurs de spams (ou "pourriels" selon la traduction québécoise) renonceront à l'investissement que représentent leurs millions de courriels non sollicités, Microsoft propose de conditionner l'envoi à la résolution d'une sorte de puzzle.
L'exercice prendrait une dizaine de secondes : c'est peu pour l'utilisateur lambda qui traite quelques courriels par jour mais c'est énorme pour le spammeur, qui devra renoncer... ou acheter des machines plus performantes. Cette solution est déjà utilisée depuis 1997 par le logiciel Hashcash, intégrée aux outils anti-pourriel comme Camram et Spam Assassin.
De son côté, Goodmail Systems étudie une piste payante avec Yahoo! et autres opérateurs de courriel: les gros expéditeurs paieraient un centime le message pour franchir les filtres anti-spam. Et les organisations à but non lucratif communiquant par e-mail? L'addition risque d'être salée pour elles aussi.
"Cela réduit votre capacité à parler et faire part de vos opinions à d'importants groupes de personnes. Cela change toute la physionomie du Net", critique David Farber, qui gère une liste de diffusion de plus 20.000 adresses.
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