Perben bat en retraite sur l'avortement involontaire
06 décembre 13:36:56
PARIS - Après dix jours de polémique, Dominique Perben et le gouvernement ont finalement battu en retraite sur la question sensible de l'avortement involontaire.
Le ministre de la Justice s'est prononcé vendredi soir pour l'abandon de l'amendement créant un nouveau délit d'"interruption involontaire de grossesse".
Dominique Perben, qui avait appuyé le 27 novembre l'amendement présenté par le député UMP Jean-Paul Garraud et parlait encore d'une simple "réécriture" du texte mercredi, a choisi une émission de radio sur Europe 1 pour annoncer son complet revirement, devant le tollé suscité par ce texte au sein de la gauche et des associations féministes mais aussi dans ses propres rangs.
"L'amendement Garraud pose plus de problèmes qu'il n'en règle (...). J'ai d'ores et déjà pris contact avec le rapporteur du texte au Sénat pour lui indiquer qu'il m'apparaissait préférable d'abandonner cela", a-t-il dit.
Le texte sur les "nouvelles formes de criminalité", où l'amendement avait été intégré, doit revenir au Sénat vers le 7 janvier. Sauf improbable révolte de la majorité de droite au palais du Luxembourg, l'amendement partira aux oubliettes.
Après le tollé suscité par le premier vote, Dominique Perben avait pris la défense de l'amendement à plusieurs reprises, tout en assurant qu'il ne remettait pas en cause le droit à l'avortement. Il avait engagé lundi des consultations avec des associations dans la perspective d'une réécriture.
Ce travail a été sèchement interrompu par une déclaration jeudi soir du président de l'Assemblée nationale Jean-Louis Debré, personnalité très proche du président Chirac.
"Je crois que cet amendement était profondément inopportun. Je souhaite qu'on le retire", a-t-il dit. Vendredi, la ministre de l'Ecologie Roselyne Bachelot a joint sa voix au concert des critiques, parlant même d'une "atteinte aux droits fondamentaux des femmes".
source et suite de l'article