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« le: décembre 20, 2003, 21:52:37 »
LA NOUVELLE-ORLEANS (AP) -- Il y a deux siècles, le 20 décembre 1803, Napoléon cédait la Louisiane, territoire alors beaucoup vaste que l'Etat actuel, au président américain Thomas Jefferson pour la modique somme de 80 millions de francs de l'époque (185 millions d'euros). Un bicentenaire boudé à la fois par George W. Bush et par Jacques Chirac, au grand regret des organisateurs. suite de l'article.....

Ah si la France avait gardé la Louisiane, aujourd'hui la moitié du monde parlerait français! Paris et Londres se seraient partagé la planète. Grâce à leur empire des Indes, les Anglais seraient restés les plus puissants à l'Est. Mais les Français auraient contrôlé l'Ouest et l'Amérique hispanophone, qui s'est toujours plainte d'être «trop loin de Dieu et trop près des Yankees», connaîtrait un moindre mal: la domination d'une grande sœur latine.

Bien sûr, cela supposait que Napoléon, refusant les 15 millions or de Jefferson, abandonne sa stratégie européenne et choisisse le grand large. C'était d'ailleurs le sens de la mission assignée au général Leclerc, mari de Pauline Bonaparte. Après avoir rétabli l'ordre à Saint-Domingue où Toussaint Louverture avait proclamé l'indépendance, ce héros des campagnes d'Italie devait être rejoint par «l'expédition Flessingue» qui, partie de Hollande, devait ajouter 3 000 hommes et 12 navires aux 20 000 soldats de Leclerc. Une fois assurée sa base arrière dans les Antilles, ce corps expéditionnaire serait allé renforcer les maigres garnisons de Louisiane. Mais la fièvre jaune fit de tels ravages dans les rangs français que Bonaparte fut contraint de renoncer.

Du coup, le futur empereur se serait trouvé contraint de faire la guerre aux Américains pour les chasser de la côte atlantique et, ainsi, ouvrir d'autres ports que la Nouvelle-Orléans à ses lignes de communication avec la France. Ensuite, il aurait dû retourner ses armes contre les Espagnols, qui contrôlaient tous les territoires à l'ouest des Rocheuses, et les refouler, comme le firent les Etats-Unis trente ans plus tard, vers le Mexique. Dans la foulée, Napoléon aurait peut-être cherché à reprendre aux Anglais le Québec pris à Louis XV par les «maudits Anglais».

Aguerris par des années de bataille sur tous les fronts de l'Europe, les soldats français auraient eu moins de mal à conquérir les espaces vides du Nouveau Monde qu'à s'emparer de Berlin, Vienne ou Moscou. Mais ils n'auraient quand même pas échappé à une explication avec la Russie qui propriétaire de l'Alaska, se résigna à la vendre aux Etats-Unis en 1867: pour la moitié du prix de la Louisiane.
Bien sûr, les Etats-Unis de l'Amérique française auraient fini par se séparer de leur mère patrie comme, au fil des années, les dominions blancs se détachèrent de Londres. Mais, à l'exemple des troupes d'Australie et de Nouvelle-Zélande, volant au secours des Tommies britanniques enlisés sur la Somme et aux Dardanelles, ce sont les régiments francophones de Chicago et de San Francisco qui seraient accourus en France en 1917. Quant au général Gavin qui, le 6 juin 1944, sauta sur la Normandie avec les parachutistes de sa 82e division, il n'aurait pas eu pour prénom James mais Jean.

La Nouvelle-Orléans, devenue la capitale de l'Occident serait courtisée par tous les chefs d'État et tous les chefs d'entreprise, avides les uns d'acheter des chars Leclerc, baptisés évidemment du nom du vainqueur de Saint-Domingue, et les autres des ordinateurs de la firme Microdoux, fondée par le fameux M. Portail. Surtout, les Britanniques seraient unanimes à s'indigner du recul de leur langue devant l'invasion du franglais. Seul problème: Tony Blair, dénonçant l'invasion de l'Irak par les Français des deux rives de l'Atlantique traiterait Jacques Chirac de «caniche de l'Amérique».

La question est donc posée: plutôt que la Louisiane, Napoléon n'aurait-il pas mieux fait de vendre sa Corse?
la source
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« Réponse #1 le: décembre 20, 2003, 23:01:57 »
:lol:  :lol: :lol:

Effectivement, lorsqu'on s'aventure à interprêter l'Histoire avec un esprit contemporain, cela peut conduire à des réflexions assez jubilatoires...
« Modifié: mars 15, 2004, 04:25:40 par esperluette »

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« Réponse #2 le: décembre 20, 2003, 23:13:18 »
:powa: , je crois qu'effectivement il aurait mieux fait de vendre la Corse :lol: :lol:
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« Réponse #3 le: décembre 21, 2003, 13:55:56 »
c'est hallucinant en 2 traités ( entre notre bon louis et notre napoléon ) , on a vendu les 3/4 de l'est de l'amérique du nord :rolleyes:
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« Réponse #4 le: décembre 21, 2003, 16:52:07 »
Mouais ... ce qui est fait est fait, on ne peut pas y retoucher !
« Votre temps est limité, ne le gâchez pas en menant une existence qui n’est pas la vôtre. Ne soyez pas prisonniers des dogmes qui obligent à vivre en obéissant à la pensée d’autrui. Ayez le courage de suivre votre c½ur et votre intuition. Soyez insatiables, soyez fous. » Steve Jobs

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« Réponse #5 le: décembre 21, 2003, 19:45:55 »
Ce n'est pas évident :unsure:
Je ne dis pas qu'il n'y a rien à apprendre du passé, ni qu'il faut oublier, mais des fois, on peut être tenté de faire certaines comparaisons alors qu'il vaudrait mieux s'en abstenir ! :diable:
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« Réponse #6 le: décembre 21, 2003, 20:05:03 »
en tout cas , il est difficile d'apprendre sans des repères , qu'ils soient bon ou mauvais :rolleyes:

je ne dis pas que l'on doit ou l'on peut que se fier à des repères , mais sans un minimum , c'est beaucoup plus difficile :unsure:
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« Réponse #7 le: décembre 21, 2003, 20:06:39 »
La philosophie, la logique, et toute les connaissances plus ou moins abstraites en fournissent plus de la moitié (largement plus). Ce qu'on appelle "le bon sens" est ainsi basé sur des connaissances décontextualisées ...
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« Réponse #8 le: décembre 21, 2003, 20:26:33 »
l'apprentissage n'est et ne sera que du mimétisme  :wub:  nous somme le produit de ce qui nous entoure ( ce n'est pas une escuse pour se défiler devant la première responsabilité qui vient en en rejetant la faute sur l'autre <_<  )

la logique ( le bon sens ) est tout simplement de respecter de la suite naturelle d'un mouvement  ( et non sorti de son contexte )
le problème ( encore aujourd'hui ) on confond " soi " et  " le tout "
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Il Y A 200 Ans
« Réponse #9 le: décembre 21, 2003, 20:30:33 »
Je ne sais pas si on peut vraiment considérer l'Histoire comme une sorte d'experience collective dont on pourrait tirer un enseignement universel : chacun l'interprête selon son éducation, sa sensibilité, ses croyances, son vécu. D'ailleurs on peut bien lui faire dire ce que l'on veut.

Ainsi que vous le dites justement PhilouDuNord et Ptitourski, ce qui est vrai pour l'un, ne l'est pas forcément pour tous. De même ce que l'on voit de sa fenêtre, ne s'applique pas au monde entier.
« Modifié: décembre 21, 2003, 23:10:15 par esperluette »

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« Réponse #10 le: décembre 21, 2003, 20:41:58 »
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Je ne sais pas si on peut vraiment considérer l'Histoire comme une sorte d'experience collective
l'histoire par sa définition est une expèrience , quelle soit bonne ou mauvaise  :happy:
mais comme tu l'a souligné , chacun a sa lecture ( créer et " codifier " par sa propre histoire ) d'un événement

j'aime jouer avec les " si " , c'est le propre du rêve
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« Réponse #11 le: décembre 21, 2003, 20:55:57 »
Autant je suis d'accord avec l'utilisation de l'expérience pour compléter les éléments qui permettent une prise de décision, autant je suis très perplexe face à l'histoire (prise avec un grand H) comme l'est également Esperluette :bye:

L'histoire est quand même celle décidée par les "vainqueurs", "survivants", etc. donc pas forcément celle que l'on devrait prendre en compte !
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« Réponse #12 le: décembre 21, 2003, 22:45:05 »
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L'histoire est quand même celle décidée par les "vainqueurs", "survivants", etc. donc pas forcément celle que l'on devrait prendre en compte !
je suis d'accord , je ne suis pas pour une lecture imposée et il est très sastisfaisant de ne pas se fier à une seule lecture   :)

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je suis d'accord avec l'utilisation de l'expérience pour compléter les éléments qui permettent une prise de décision
la plus grande partie de notre savoir et faire , vient d'un apprentissage que l'on a répété ou copié , même notre  " bon sens " a été constamment influé par notre entourage  . La différence entre un élément dit " mort " et un un élément dit " vivant  " et la faculté de lire une mémoire . La différence d'évolution intellectuelle entre les êtres ,  est la facilité à utiliser et gérer cette mémoire
Nous somme rien si on ne nous a pas appris à nous orienter entre 2 repères

réfléchit à se que tu sais , et tu t'appercevras qu'il est le produit de ton entourage
 Est ce qu'il est influensable ? oui , on est maître de son destin ( de son bon sens )
mais même ce bon sens est le fruit d'un apprentissage , donc déjà influencé et continuera à être influencé , comme dans l'autre sens , on influence et on continuera à influencer notre entourage sur quellle façon de penser
comme tu l''as souligné , il y a les vainqueurs ( = ceux qui influence ) , y a les vaincu ( = ceux qui acquiesse cette cette influence ) et il y a les indécis  
nous sommes tous vainqueurs ( nous influençons notre entourage ), tous vaincus ( nous sommes influencés par notre entourage ) , tous indécis ( nous devons chaque jour faire des choix )

que tu acquiesse une expérience ou non , tu t'en es servi pour faire un choix , donc elle a influencé " ton bon sens "  . Pourquoi renier un savoir ? Il n'est pas dit que tu doit suivre automatiquement et à chaque fois le mouton de panurge . Tu sais ce qu'il t"attend  " si " tu le suis , tu as le choix
 :bye:
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« Réponse #13 le: décembre 21, 2003, 23:26:13 »
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L'histoire est quand même celle décidée par les "vainqueurs", "survivants", etc. donc pas forcément celle que l'on devrait prendre en compte !
je suis d'accord , je ne suis pas pour une lecture imposée et il est très sastisfaisant de ne pas se fier à une seule lecture   :)

hé-hé, ça me fait penser à une bio Henri VIII que j'ai lue en anglais. Les passages dédiés à son contemporain, François 1er, étaient... instructifs ! Dans le même esprit, il y a l'ouvrage d'Amin Maalouf  : "Les Croisades vues par les Arabes"

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Il Y A 200 Ans
« Réponse #14 le: décembre 22, 2003, 00:53:23 »
Je pense, peut-être à tort, que l'on peut complètement laissé de côté l'influence extérieure. Pour cela, il suffit de s'en rendre compte et de la contrebalancer.

C'est ce que font tous les anthropologues lorsqu'ils étudient des groupes, ethnies, cultures, etc. Sinon, on serait toujours dans un ethnocentrisme "de bon aloi" alors que pour comprendre son prochain, il faut au contraire être le plus neutre possible (d'où certaines "régressions")
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