Mercredi, dans Fear Factor, les candidats ont été recouverts de la tête aux pieds par des serpents, des rats et des crabes!
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BRUXELLES « Fear Factor revient avec des épreuves encore plus effrayantes!» TF 1 avait clairement annoncé la couleur. Il n'empêche, on peut se demander, après l'émission de mercredi soir, jusqu'où la chaîne est prête à aller pour faire de l'audience! On se souvient qu'il y a encore seulement quelques années, tout le monde riait en regardant, dans Les enfants de la télé, des images de la télé japonaise où des télé- spectateurs paniqués étaient enfermés dans une cabine téléphonique infestée de mygales ou de serpents. En se disant, comme pour se rassurer, qu'on ne ferait jamais ça chez nous. On est quand même moins fous que les Japonais, non?
Et pourtant, aujourd'hui, ce genre d'atrocité, on peut en voir dans Fear Factor. Mercredi, l'une des épreuves consistait pour les candidats à se glisser dans un caisson transparent divisé en trois compartiments. Les participants, en simple maillot, étaient ainsi recouverts de rats au niveau des pieds, de serpents au niveau du corps et de centaines de crabes au niveau du visage!
La première candidate a terminé l'épreuve en larmes, au bord de la crise de nerfs. Le second participant a été mordu par un serpent, le troisième a paniqué (cassant au passage les cloisons de séparation, mélangeant ainsi serpents, rats et crabes!) et la dernière fille était franchement hystérique. Il est vrai que lorsqu'on a des dizaines de crabes accrochés dans les cheveux ou tentant de rentrer dans vos oreilles, il y a de quoi se sentir mal...
Evidemment, tous les candidats étaient consentants. Mais le but de l'émission est de confronter les participants à leurs phobies afin qu'ils arrivent à les dépasser. Là, on ne voit plus très bien en quoi il s'agissait d'affronter sa peur des rats, des serpents ou des crabes. A ce niveau-là, ça confinait au sadisme pur et simple. Le seul objectif était de se complaire face à la souffrance d'individus sur le point de craquer.
Bien sûr, l'émission fait de l'audience, preuve qu'il y a un public demandeur de ce genre d'images. Mais la télé est-elle toujours là pour flatter le voyeur qui sommeille en nous? Car à ce rythme, on justifiera un jour la diffusion de snuff movies. Vous savez, ces films où on tue des gens pour de vrai...
Frédéric Seront
© La Dernière Heure 2004