Les carrées de la rue d'Aerschot provoquent un nombre de collisions hors norme chez les voyeurs
SCHAERBEEK La rue d'Aerschot, c'est un peu le Quartier rouge amstellodamois de notre capitale. Des vitrines clinquantes, de superbes filles en petite tenue... et un trafic permanent. Contrairement à Amsterdam où l'on se balade à pied, notre petite artère bruxelloise voit surtout défiler des automobilistes au regard oblique et roulant, fort heureusement, à faible allure.
Un train qui n'empêche pourtant pas les fréquentes percussions. Les statistiques pour la seule rue d'Aerschot ne livrent pas des chiffres effarants, mais riverains et policiers bruxellois savent pertinemment que les accidents sont légion.
«Même si nous savons qu'il y a beaucoup de petits accidents dans cette rue, nous ne possédons pas de données précises», explique le commissaire Victor Michaux, responsable de la sécurité routière sur Saint-Josse, Schaerbeek et Evere. «Les gens qui ont un accident dans cette rue s'arrangent souvent à l'amiable. D'une part, parce que le choc est très souvent évident (percussion par l'arrière dans la plupart des cas, NldR) et entraîne rarement un litige. D'autre part, parce que les gens ne souhaitent pas toujours devoir expliquer leur présence dans cette rue.»
Pour remédier à ce problème et remettre un peu d'ordre dans cette rue... commerçante!, des parkings payants seront installés dans les semaines à venir. Des stewards y patrouilleront le soir, et peut-être même en permanence.
La rue d'Aerschot possède une autre particularité de taille. Elle ne bénéficiera jamais de piste cyclable en sens unique limité (SUL), même si la législation oblige les communes à généraliser ces SUL. «Il y a des artères où ces SUL présenteraient un trop grand danger pour le cycliste, c'est le cas pour la rue d'Aerschot. Tout simplement parce que les automobilistes ne regardent quasiment jamais devant eux», poursuit le commissaire, qui tient à préciser que la rue d'Aerschot est loin d'être la seule priorité de la police dans ce domaine.
D'autres voiries seront également exemptées. «Comme la rue de Locht, à Schaerbeek, car elle aboutit sur une place en descente. La rue de l'Olivier, toujours à Schaerbeek, pourrait, elle aussi, présenter un danger sérieux pour les cyclistes. Certaines rues où passent les transports en commun sont parfois trop étroites pour accueillir une piste cyclable en toute sécurité.» La rue d'Aerschot est par contre l'une des seules rues de Bruxelles qui ne présente aucun problème d'excès de vitesse.
M. L.
© La Dernière Heure 2004
