PREFACE Le paysage qu’apercevait mes yeux m’inspirais tristesse et mélancolie soudaine.
Une vieille nostalgie oubliée réapparaissait brusquement :« Je revoyais cette grande maison de briques rouge, perdue parmi ses herbes folles, surplombant la vallée . Devant cette immense « baraque » se tenait un homme grand et blond. Il essayait de retenir son jeune chien de berger. Il ne cessait d’aboyer , en nous voyons arriver Sylvie, ma mère et moi… »
Je me souviens être restée quelques temps avec cet ami de maman, je ne me souviens pas de son nom peut-être parce que je ne garde pas d’agréable souvenir de lui. Je n’avais pas confiance en lui, pourtant il me considérer presque comme sa propre fille. Il était très admiratif devant moi, très protecteur parfois ; je dis parfois , car je ne me souviens pas d’avoir passé un séjour totalement idyllique en sa compagnie .
Un jour , je le surpris complètement ivre, il était alors violent, très en colère contre ma mère, je ne sais pour quelle raison. Ma mère qu’il l’aimait tellement, semblait si faible face à cet homme qui la battait. Ce jour-là, je me suis enfuie, lorsqu’il m’a aperçu dans l’entrebâillement de la porte ; je ne pus rien faire pour la sauver…
Je me souviens avoir couru très vite sur mes jambes de petite fille. Je suis arrivée alors dans une vieille grange, haletante, je me suis écroulée . C’est un vieux poney abandonné qui est venu me relever. Au dehors, l’ami de ma mère criai fou de rage :
«
Emilie EMILIE….VIENS ICI….SALE GAMINE….SI JE TE TROUVE…TU T’EN SOUVIENDRAS …. »
Je le haïssais tant à ce moment là que je fis vœu qu’il disparaisse à jamais de ma vie et de celle de ma mère, pourvu qu’il n’existe plus….
Je ne sais ce qui a pu se passer ensuite, je ne souviens que d’une chose, c’est le visage de ma mère, au milieu de ces gens ; qui écoutaient le chant monotone du prêtre. Parmi le silence de ces jours gris, quelques sanglots courts résonnent encore dans ma tête, comme un musique nostalgique et déchirante…
Il n’y avait qu’une minuscule chapelle ; autour dans le vieux cimetière campagnard, se dressaient des pierres funéraires, des fleurs et des couronnes multicolores étaient amoncelées sur un cercueil. Je ne me souviens plus du petit garçon qui m’avait consolée ce jour-là et malgré toutes les questions dont j’ai pu harceler ma mère, je ne sus jamais son nom.
Après notre retour dans le Pas de Calais, cette scène du cimetière me hanta longtemps comme un cauchemar…
Pourquoi aujourd’hui ce souvenir que j’avais cru effacé à jamais ressurgit-il aujourd’hui après l’enterrement de mon père. ?
(bientôt la suite

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