AVANT PROPOS:
Bien, comme en ce moment c'est un peu la pénurie des fanfics, j'ai décidé de poster l'histoire que j'ai écrite pour ma composition de français à l'école.
Le sujet était libre mais je devais l'écrire à partir de cette phrase donnée: "Ce soir là, nous étions en automne, le brouillard avait déjà envahi notre ville… "
A noté que j'ai eu la note maximal pour ce texte (c'est à dire 6 sur 6)
J'attends vos commentaires.
Bonne lecture:
PS: Je me suis inspiré de l'univers de Silent Hill.
Ashura :massue:
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L'ANTRE DE LA FOLIE
by Kevin Tondin
Ce soir là, nous étions en automne, le brouillard avait déjà envahi notre ville… un brouillard si dense qu'il était impossible de voir au-delà de quelques mètres.
Nous étions arrivés en voiture à Rhéone, vers dix-neuf heures. Mon amie dormait à poings fermés à mes côtés. Ne voulant pas la réveiller pour lui demander son avis, je décidai de retrouver mon chemin tout seul. Une chose m'étonnait: Rhéone, bien que cette ville ne soit pas l'une des plus grandes stations balnéaires du middle west américain, était dépourvue de toute population. Pas un seul bruit ne venait troubler le silence régnant en ces lieux, pas même un chant d'oiseau. De plus, le brouillard demeurait omniprésent, donnant un aspect fantomatique aux arbres, aux petites maisons de vacances et aux voitures parsemées à travers la route. Une certaine appréhension commençait à se faire ressentir et provoqua en moi un léger frisson qui parcourut mon corps.
Soudain, la voiture stoppa d'elle-même, comme par enchantement tandis qu'au même moment les phares s'éteignirent. Tout en jurant, j'essayai de redémarrer, sans succès. Mon amie, qui venait de se réveiller, me regarda de ses yeux à demi clos.
- Que se passe-t-il, Kevin?
- Je n'en ai aucune idée… la voiture a calé et je n'arrive plus à la faire avancer.
Elle fronça les sourcils.
- Qu'est-ce que tu racontes?
- Je te le jure, Joëlle, j'ai beau essayer, rien ne fonctionne. Et ce n'est pas une panne d'essence… la preuve, la jauge est encore à moitié de sa hauteur.
- Dans ce cas, allons chercher de l'aide, soupira-t-elle.
Mais lorsqu'elle posa le pied à terre, elle comprit aussitôt que c'était chose perdue. Elle se tourna vers moi:
- Mais où sont-ils donc tous passés?
Je haussai les épaules, pas trop rassuré.
- Je ne sais pas, mais l'impression que nous ne sommes pas les seuls à avoir eu ce problème. Regarde.
Je lui désignai plusieurs voitures en face de nous, avant de sortir à mon tour du véhicule. Tout en inspectant les alentours, je conclus froidement:
- On dirait une ville fantôme…
Ce qui ne fit pas plaisir à Joëlle; elle s'énerva:
- Avec toi, c'est à chaque fois pareil. C'est toujours quand c'est toi qui choisis la destination des vacances qu'il y a des problèmes!
- Du calme, on va tirer cette histoire au clair. Il y a une lampe de poche dans la boîte à gants. Passe-la moi et pendant ce temps, sors nos affaires.
Pendant qu'elle s'affairait à décharger nos bagages, j'empochai la lampe de poche et l'allumai. Quand nous fûmes habillés de façon à avoir chaud, nous nous dirigeâmes vers la première maison. Je grimpai les quelques marches menant au perron puis collai mon oreille contre le battant de la porte.
- Alors, tu entends quelque chose? Me demanda Joëlle restée en arrière.
- A part quelques grésillements étouffés, rien du tout.
A tout hasard, je heurtai à la porte.
- Il y a quelqu'un?!
Aucune réponse.
J'entendis Joëlle maugréer derrière moi, apparemment, elle s'impatientait et était pressée d'en finir. D'un pas décidé, elle gravit à son tour les marches et ouvrit la porte sans hésitation. A l'intérieur, tout n'était qu'obscurité. Les pièces plongées dans le noir ne révélaient aucune présence ni aucun bruit… si ce n'était le grésillement entendu précédemment. J'appuyai sur l'interrupteur, mais aucune lumière n'apparut et nous dûmes nous en remettre à notre lampe. Le faible faisceau lumineux nous permit de poursuivre notre investigation, guidé par ledit grésillement. Ce bruit nous mena à un salon complètement sens dessus-dessous. Les fauteuils gisaient par terre ainsi que divers meubles. Des débris de vases brisés étaient éparpillés ça et là, à travers la pièce.
Nous avions l'impression d'évoluer dans un tombeau.
Je braquai ma lampe en direction de l'unique son audible et nous découvrîmes la nature: c'était un poste de télévision.
L'écran ne montrait que de la neige, comme s'il n'y avait plus de programmes projetés.
- Kevin, me murmura Joëlle, je n'aime pas cet endroit.
- Je suis d'accord avec toi, approuvai-je, allons nous-en.
Et alors que nous rebroussions chemin, un bruit, tout droit sorti des profondeurs, retentit dans toute la pièce…
… et même dans la ville entière.
Joëlle ne put s'empêcher de crier et resta tétanisée. Je pris sa main et nous quittâmes sans plus tarder cet endroit pour rejoindre la voiture.
Dehors, le son était encore plus strident et nous dûmes nous boucher les oreilles pour continuer. Hélas, la voiture n'était nulle part, comme si elle s'était volatilisée. Nous commencions à avoir sérieusement peur mais tout à coup, l'alarme se tut. Nous pûmes enfin reprendre notre calme.
- Bon sang, qu'est-ce que c'était que ça? Et où est cette fichue voiture!
Joëlle serra ma main si fort que mes doigts blanchirent.
- N'aie pas peur… on va s'en sortir.
Elle me fixait de ses grands yeux bruns, embués de larmes. Je lui fis l'un de mes plus grands sourires pour la rassurer mais au fond de moi, je n'étais pas sûr de ce que je disais.
Quelque chose bougea sur notre gauche, ce qui attira notre attention. Cela provenait du petit bois ou plutôt, des buissons qui s'agitaient plus fort, puis le silence fut interrompu par des grognements gutturaux, toujours plus nombreux. Comme si des êtres invisibles nous entouraient. Je me saisis d'une solide branche d'arbre se trouvant à mes côtés et avant de tourner les talons, j'ordonnai à ma petite amie:
- Filons d'ici!
Elle se ne le fit pas répéter et détala si rapidement que j'eus peur de la perdre de vue.
- Eh Joëlle, attends-moi!
Elle ne m'écouta pas et continua sa course folle comme une possédée à travers la brume et, au bout de quelques instants, elle me distança pour de bon, en disparaissant dans une sombre ruelle. Jamais auparavant elle n'avait couru aussi vite, de toute évidence, quelque chose l'attirait.
Je dus m'arrêter pour reprendre mon souffle et entendis un grillage s'ouvrir et se refermer.
- Joëlle, haletai-je, qu'est-ce qui t'a pris…
Déterminé à la retrouver, je me remis en route quand je l'entendis crier…
… un cri de douleur.
Derechef, je partis à sa rescousse en jetant mon arme pour qu'elle ne me ralentisse pas et franchis à mon tour la porte-grillage qu'elle avait empruntée. Je marchai encore et encore, traversant maintes ruelles, plus glauques les unes que les autres, jusqu'à ce que le faisceau de ma lampe ait éclairé des taches rougeâtres…
… du sang!
Effrayé à l'idée de savoir mon amie en danger, je suivis sans plus tarder les traînées de sang et ce fut qu bout d'une poignée de secondes que je la vis: adossée à un mur, elle me fixait… je l'éclairai plus en détail: ses orbites étaient vides… ses yeux avaient disparu. Les traits de son visage s'étaient figés dans un rictus de douleur.
Je tombai à genoux, paralysé par la peur et la tristesse et la pris dans mes bras…
… une dernière fois.
Une ombre se glissa derrière nous…
… puis ce fut le noir, le noir complet.
Personne ne sort vivant de l'Antre de la Folie…
FIN
Avec l'aimable participation de ma petite chérie Joëlle G.