ALLEGORIES

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Re: ALLEGORIES
« Réponse #15 le: novembre 18, 2005, 13:03:45 »
La naissance de Petit Lion

© Conseil international de la langue française 1996

Golo le Singe s’agite comme un fou. Ses bras, ses jambes bougent en tous sens, ses mains tapent en cadence sur le gros tam-tam royal, caché dans l’ombre des buissons, derrière le palais. C’est que sa mission est de la plus haute importance et qu’il est très fier d’en avoir la charge. Le Roi des nimaux, Gaïndé le Lion, lui a ordonné d’annoncer à toute la brousse la naissance de son premier fils : Petit Lion est né pendant la nuit et sa Majesté le Roi veut que chacun dans son royaume le sache et s’en réjouisse.

Voilà donc pourquoi Golo tape, tape depuis l’aube, tous les doigts douloureux d’avoir frappé le bois dur. Le message s’envole dans la savane et le vent léger qui l’emporte courbe l’herbe sèche et les épineux. Il caresse les arbres de la forêt où les parents de Golo font leur toilette matinale, et où les oiseaux sont cachés au plus épais des feuillages. Il s’introduit dans les terriers sombres et frais où sont tapis les animaux pour échapper à la chaleur du jour... Enfin il ricoche sur l’eau de la rivière dont la calme surface n’est troublée que par la bosse de l’oeil du crocodile ou la grande mâchoire rose et noire de l’hippopotame.

Que dit le message du tam-tam ?

"Oh vous tous, mes fidèles sujets, réjouissez vous de la naissance de mon fils, Petit Lion aux yeux bleus. En l’honneur de sa venue au monde, je vous offre une grande fête. Je présiderai à cette occasion un concours de danse et un très beau prix récompensera le vainqueur. Comme il est d’usage, chacun de vous, mes fidèles sujets, tiendra à offrir un cadeau à mon fils. Mais Ma Majesté désirant bâtir une case pour le Prince héritier, je vous demande d’apporter en présent ce qu’il faut pour cette construction. Ainsi la maison de Petit Lion s’élèvera vite, et sous son ombre, j’assisterai au concours de danse. Venez nombreux et réjouissez-vous !"

Tel est le message que le vent porte à travers la brousse surchauffée. Golo, après avoir tant et tant tapé, tombe enfin épuisé sur le sol, bras et jambes écartés et s’endort comme une masse.

Toute la brousse s’anime joyeusement. les animaux ont entendu et s’affairent à trouver leur cadeau. Puis ils se mettent en route dans leurs habits de fête. Chacun transporte son paquet et c’est parfois bien lourd et bien loin sous le soleil de midi. Galopant, courant, volant ou sautant, ils atteignent enfin le palais du Roi. Dans la soirée, tous sont arrivés.

Girafe, qui garde la famille royale, est là avec de grosses bottes de paille destinées au toit de la case. Chacal et hippopotame tiennent de longues branches bien droites qui serviront de poutres. Yacine le Crocodile, tout essoufflé d’avoir quitté la fraîcheur de l’eau, se dandine sous le poids des sacs de terre qu’il a remplis en grattant la berge de la rivière. Gneye l’Éléphant lève haut sa trompe gonflée d’eau : il soufflera une pluie de gouttelettes pour humidifier la terre sèche. Ainsi pourra-t-on fabriquer de beaux murs ronds et épais en tassant cette boue, et déposer le toit par dessus. La Mangouste ploie sous les pierres plates destinées au foyer de la case. Serpent arrive sans se presser, c’est lui qui dirigera les travaux grâce à son sifflet puissant. Quant à Bouky l’Hyène, la plus bête et la plus avare de la savane, elle n’a su apporter que quelques pièces d’or pour aider le Roi à payer à boire à ses sujets...

Dès son arrivée, chacun se met au travail, espérant que le Roi remarquera sa force ou son habileté. La case s’élève peu à peu dans la nuit et au petit matin, la voici terminée, brillante et neuve dans les premiers rayons du soleil.

Et Leuk le lièvre, me direz-vous ?

Leuk est arrivé bon dernier, en gambadant, léger, léger, car il ne portait rien. Il va de l’un à l’autre, s’agite, offre à boire, pique Golo pour le réveiller et le mettre au travail, conseille à l’Éléphant de bien diriger la pluie de gouttelettes de sa trompe, tire la queue du Serpent pour qu’il siffle plus fort... Bref Leuk est partout, mais il ne fait rien, rien de rien, si ce n’est un petit somme dans un coin quand il se sent fatigué. Dans la nuit noire et sans lune, il croit que personne ne s’est aperçu de sa paresse.

Et pourquoi Leuk ne travaille-t-il pas, alors que tous ses amis de la forêt et de la savane peinent comme des fourmis pour terminer la case à temps ? Leuk est un grand malin, le plus grand malin de la brousse. Il sait qu’au matin débutera le concours de danse et que tous les animaux seront si épuisés de leur travail de la nuit précédente qu’ils n’auront plus la force de bouger. Et lui, tout reposé, il gagnera sûrement le prix !

Mais Leuk le rusé a oublié une seule chose : c’est que les serpents voient dans la nuit la plus noire. Leurs yeux ronds, verts et jaunes, percent l’obscurité et aucune ombre n’existe pour eux. Serpent a donc bien observé les ruses de Leuk et l’a même vu dormir discrètement à plusieurs reprises. Et Serpent a une intelligence aussi aiguë que son sifflet : il jure de punir ce grand paresseux qui tant de fois lui a joué des tours...

Il fait grand jour à présent, tous les oiseaux de la brousse sont perchés dans le fromager sacré et chantent en l’honneur de Petit Roi. Celui-ci se lève sur ses pattes chancelantes et guidé par son père le Roi, vient s’installer dans sa belle case neuve. Tous les animaux applaudissent, malgré les membres fatigués, les ampoules, les échardes et les pattes tordues. Ils ont épousseté leurs habits de fête et s’apprêtent à danser l’un après l’autre, au rythme du tam-tam. Car tous voudraient gagner le concours et recevoir un riche cadeau.

Le premier dans la danse est bien sûr Leuk, léger, léger comme le vent et les pattes alertes. Il recueille beaucoup d’applaudissements et même Gaïndé le Lion, qui pourtant se méfie de lui, lui accorde un sourire. Puis vient Girafe qui courbe son long cou, en dandinant son corps en cadence.

Mais tout à coup, elle pousse un hurlement : sa patte est transpercée d’une longue épine et elle a affreusement mal. Elle sort en clopinant pour aller se soigner... Elle a perdu ! Et qui a placé cette longue épine ? Mais Leuk, bien sûr, pendant sa danse...

Puis arrive le tour de Bouky l’Hyène, fatiguée et affamée, mais dont les poches tintent encore de quelques pièces d’or qui sonnent agréablement aux oreilles du Roi. Leuk s’approche d’elle :

-  Ma pauvre Bouky, tu es bien pâlotte ce matin, que t’arrive-t-il ?Tu ne vas pas pouvoir danser !

-  C’est que j’ai si faim Leuk. Tiens, regarde le trou dans mon ventre, j’ai tellement travaillé cette nuit.

-  Bouky, tu es mon amie, si tu veux, je te donnerai une gorgée de ce miel plein de vitamines. Regarde, j’en ai un pot à ma ceinture en cas de fatigue.

-  Ah Leuk, merci.

-  Tu es mon frère.

Et Bouky s’en empare et avale, avale... tout le miel y passe et le creux de son ventre devient une grosse bosse. Alors, impossible de danser, et lorsque le tam-tam se déchaîne, Bouky s’écroule le ventre en avant. Elle aussi, elle est éliminée.

Puis vient le tour de Yacine le Crocodile, qui a observé avec envie la danse agile de Leuk.

-  Je suis si fatigué Leuk, et toi, comment fais-tu pour danser comme le vent après le travail de la nuit ?

-  Mais, répond Leuk, c’est que j’ai un fameux grigri.

-  Ah Leuk, supplie Yacine, si tu me prêtes ton grigri, j e t’invite au bord de la rivière et je te choisirai le plus beau poisson de mon gardemanger.

-  Yacine, dit Leuk, je n’aime pas le poisson pourri. Mais pour l’amour de Dieu, je te prête mon grigri pour que tu gagnes le concours de danse. Tiens, accroche ?le bien fort à ta patte.

Ce que ne sait pas le crocodile, c’est que le grigri contient une motte de beurre et que, très vite, fondant au soleil, le beurre coule sur le sol. Les pattes de Yacine glissent d’un côté, de l’autre et Crocodile se dandine en essayant de rattraper son équilibre. Tous les assistants se moquent de lui et hurlent de rire et Yacine, très vexé, retourne à la rivière. II a perdu lui aussi !

Golo le Singe est un gracieux danseur, mais Leuk sait bien qu’il aime avant tout le vin de palme, surtout lorsqu’il est fatigué d’avoir tant et tant frappé sur le tam-tam.

Il s’arrange pour lui glisser une gorgée de vin, avant son tour, puis une autre, et toute la bouteille. Golo, dès le début de la danse, a la tête qui tourne, qui tourne... Et il s’écroule en plein milieu de la piste. Il faut deux gardes pour le tirer par la queue sous un arbre. Le Roi est très fâché de voir dans cet état son meilleur danseur.

Il trouve décidément ce concours bien mauvais et convoque tous les candidats qui restent, à la fois. Gneye l’Éléphant est un peu lourd, mais si puissant. Leuk a peur qu’il n’impressionne le Roi par ses virevoltes. Alors il se met lui même au tam-tam et tape et tape de plus en plus vite... Voilà le rythme qui se précipite : tous les animaux dansent, tournent, sautent, virent... Et Eléphant, la tête à l’envers, ne sait plus où il en est. Il titube, il bouscule et pousse ses voisins, il tombe... et tous s’enfuient de peur d’être écrasés par sa masse.

Gaïndé est furieux ! Mais enfin, aucun de ses sujets ne sait-il danser ?

Mais si, voilà de nouveau Leuk, léger, léger comme le vent, qui sautille et gambade gracieusement.

Il est si content de sa danse et d’avoir écarté les concurrents qu’il parade, gonfle le torse, saute de plus en plus haut, agite en cadence ses longues oreilles... Il ne regarde plus rien autour de lui, il ne rêve que du riche cadeau, et ne pense qu’à lever les pattes avec élégance.

Roi est ravi de ce spectacle et s’apprête à couronner le vainqueur. Mais Serpent s’est glissé auprès de lui et tout doucement à l’oreille, il lui raconte la ruse de Leuk pendant la nuit : sa paresse, son sommeil, l’épine dans la patte de Girafe, le beurre qui a fait déraper Crocodile, le vin de palme de Golo, le miel de Hyène et le rythme fou du tam-tam qui a fait tomber Gneye.

Roi est indigné, il gronde et sa crinière est toute hérissée.

-  Quel tricheur, quel saïsaï, quel filou ce Leuk, éclate-t-il... Et le voilà qui parade devant moi et se croit bien malin. Gardes, attrapez-le par ses grandes oreilles et donnez-lui quarante coups de bâton pour ses quarante tromperies. Et puis jetez-le hors du Palais !

Leuk, tout ahuri d’être interrompu dans sa danse, ne comprend rien à ce qui lui arrive. Ce n’est qu’en entendant le sifflement triomphant de Serpent qu’il devine celui qui l’a trahi. Tout en courant dans la forêt, le dos tout endolori des coups de bâton, il jure qu’il se vengera du Serpent.

Depuis ce jour, observez bien les lièvres. Dès qu’ils voient l’oeil rond, jaune et vert du serpent, vite, vite, ils prennent leurs pattes à leur cou et courent se cacher au plus profond de leur gîte !



 :wub: :bye: :bisous:


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« Réponse #16 le: novembre 18, 2005, 13:23:18 »
 ^_^ zolie la petite histoir bisou  :bye:

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Re: ALLEGORIES
« Réponse #17 le: novembre 22, 2005, 13:24:46 »
La fontaine de fer

Conte Nubien

À l’endroit le plus reculé de la forêt, il y avait une source. On l’appelait fontaine de fer, car son eau ferrugineuse avait une couleur de rouille. Les hommes aimaient bien boire à cette fontaine, car son eau décuplait leurs forces et améliorait leur santé. On racontait aussi qu’un homme à la peau de fer l’habitait, mais personne ne l’avait jamais vu. Un jour, le chef d’une tribu qui vivait dans la grande forêt vint boire à la fontaine de fer. Lorsqu’il se pencha pour se désaltérer, deux mains solides l’empoignèrent à la gorge. Une voix tonitruante se fit entendre : " Je ne te lâcherai pas tant que tu ne m’auras pas promis la main de ta fille ! " Le chef réussit à articuler : " Je ne peux rien te promettre sans avoir parlé à ma fille. Sans son accord, je ne peux rien faire. " Mais la voix tonitruante s’impatienta : " Si tu ne me donnes pas ta parole, je t’étranglerai sur-le-champ ! " La gorge du chef se serra brutalement : " D’accord, d’accord ! Tu auras ma fille. " " Amène-la-moi demain, à la même heure ", ordonna la voix. Le chef revint tristement chez lui et raconta aux siens sa mésaventure. La mère de la jeune fille déclara : " Tu n’iras nulle part et notre fille ne bougera pas de la maison ! " Cette dernière, cependant, ne l’entendait pas de cette oreille : " Chose promise, chose due ! Nul ne sait ce que l’homme de fer serait capable de faire si je ne venais pas. La tribu tout entière pourrait en souffrir. Je ne veux pas être responsable de son malheur. " Le lendemain, le chef conduisit donc sa fille à la fontaine de fer. La voix tonitruante se fit entendre à nouveau : " Rentre chez toi, chef, et toi, ma femme, assieds-toi sur ce rocher ! " La jeune fille fit ses adieux à son père et s’assit sur le rocher. Son père parti, elle s’endormit profondément. Elle dormit longtemps. À son réveil, elle était allongée sur un lit, dans une chambre de fer. Une table ployait sous des mets délicats. La jeune fille mangea, puis s’endormit à nouveau. Et il en fut ainsi tous les jours. La fille du chef menait une vie agréable. Elle n’avait aucun souci, aucune obligation, ne faisant que boire, manger et dormir. Cependant, elle ne voyait jamais son mari. Quand elle avait besoin de quelque chose, elle n’avait qu’à exprimer son voeu pour qu’il fût aussitôt exaucé. Les mois passèrent et la fille du chef mit au monde un petit garçon dont la peau était en fer. Elle n’en fut pas gênée le moins du monde, adorant son enfant et rêvant de le montrer à ses parents. Elle demanda alors : " Je voudrais aller passer quelques jours chez mes parents pour leur montrer mon fils. " " D’accord, " répondit la voix tonitruante, " mais tâche de revenir dans une semaine ! " Sitôt prononcées ces paroles, la jeune femme se tenait déjà devant la fontaine de fer, son petit garçon dans les bras. La famille du chef fut très heureuse du retour de la fille. La mère n’aimait pas beaucoup la peau de fer de son petit-fils, mais elle se consolait en se disant : " Au moins il ne s’écorchera pas les genoux en tombant ! " Une semaine passa aussi vite qu’une journée et la fille s’apprêtait à repartir. " Tu n’iras nulle part ", décida sa mère. " Ce n’est pas une vie pour toi, si tu ne connais même pas ton mari. Je ne te laisserai pas repartir ! " La jeune femme eut beau supplier, se lamenter, craindre un malheur, sachant que l’homme de fer allait la punir, sa mère se montra intransigeante. Tout d’un coup, des pas lourds résonnèrent devant la maison du chef. Un grand homme à la peau de fer entra. C’était l’homme de fer qui était venu chercher son fils. Il écarta sa femme et cria de sa voix tonitruante : " Je prends l’enfant. Et toi, reste ici, puisque tu ne sais pas obéir ! " Sur ce, il disparut en emportant le petit. Ce fut la première et la dernière fois que la fille du chef vit son époux de fer. Il en fut de même pour son enfant. Elle avait beau rester assise au bord de la fontaine de fer et supplier son mari de la reprendre auprès de lui, la voix tonitruante de celui-ci ne se fit plus jamais entendre.


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« Réponse #18 le: novembre 25, 2005, 13:12:59 »
La queue des animaux

Conte Bochiman

Jadis, les animaux n’avaient pas de queue. Le cheval ne pouvait pas chasser les mouches, l’écureuil sans queue avait du mal à sauter de branche en branche, le renard était bien moins beau et ne parlons pas du lion ! Le sage roi des animaux, le lion, prit la décision de remédier à cette situation. Il réfléchit pendant longtemps à la façon dont il allait s’y prendre et à la fin, il fit appeler le renard pour lui demander conseil. " Tous les animaux ne peuvent pas avoir la même queue ", estima le renard. " Je sais cela, moi aussi ", répondit le lion. " Mais comment départager les animaux sans se montrer injuste ? " Le renard réfléchit un instant, puis déclara : " C’est simple. Ceux qui arriveront les premiers recevront les plus belles queues. " Le lion acquiesça : " C’est une excellente idée. Cours vite dans la forêt et préviens tous les animaux qu’ils doivent se présenter à midi, au bord du ruisseau, pour la distribution des queues. " Le renard transmit le message et courut vite vers le ruisseau pour arriver le premier. Il fut suivi de près par le cheval, l’écureuil, le chat et le chien qui arrivent toujours les premiers quand on distribue quelque chose. Vinrent ensuite les autres animaux : l’éléphant, le cochon et le lièvre se présentèrent les derniers. Lorsque tous les animaux furent réunis dans la clairière, le lion se mit à distribuer les queues. Il se servit d’abord lui-même : ce fut une superbe queue, longue et dorée, terminée par un plumeau. Ensuite, le lion attribua de très belles queues bien touffues au renard et à l’écureuil. Le cheval opta pour une magnifique queue en crin. Le chien et le chat reçurent encore des queues fort présentables, mais les animaux qui arrivèrent les derniers, se trouvèrent bien démunis. L’éléphant eut une maigre cordelette avec quelques soies au bout. Il en fut si navré qu’il en porte aujourd’hui encore la trompe basse. La queue du cochon était fine comme un ver de terre. Il la fit boucler pour la rendre plus jolie. Le pauvre lièvre resta sans queue. Le chien et le chat commencèrent à se disputer pour savoir lequel d’entre eux avait la plus belle queue. À la fin, le chien attrapa le chat et lui arracha d’un coup de dents l’extrémité de la queue. Le chat s’enfuit dans l’arbre et depuis ce jour, il préfère se sauver devant le chien. Le lièvre ramassa le bout de la queue du chat et le colla sur son derrière. Ceci explique pourquoi la queue des lièvres est si petite.




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Re: ALLEGORIES
« Réponse #19 le: novembre 28, 2005, 13:30:46 »


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Re: ALLEGORIES
« Réponse #20 le: novembre 29, 2005, 12:23:50 »
LE POISSON DE NOËL

Texte de Marie-Andrée Boucher-Mativat, © éditions Héritage inc. (sous le titre Où est passé Inouk), Saint-Lambert, 1991.

Une des activités hivernales des Québécois est la pêche blanche, c’est-à-dire la pêche sur la glace. Sainte-Anne-de-la-Pérade est la capitale de cette pêche car c’est là, plus qu’ailleurs, dans la rivière Saint-Anne, que le petit poisson des chenaux abonde au début de l’hiver. En décembre, on y installe tout un village de cabanes de bois où se réfugient les pêcheurs à l’abri du froid mordant. Chaque maisonnette est garnie d’un mobilier rudimentaire et même d’un poêle à bois ! Les pourvoyeurs sont ceux qui louent ces cabanes d’un jour.

Cette histoire, racontant le sauvetage d’un chien sur les glaces, est basée sur un fait réel.

Le matin du 24 décembre, les enfants du monde entier sont excités. Mais sûrement pas autant que Sophie Baril et son frère François !

En effet, pour la première fois cette saison, François, Sophie et leur chien, Inouk, partent à la pêche aux petits poissons des chenaux. Le poisson des chenaux, ou poulamon, est aussi appelé « poisson de Noël », parce qu’il remonte la rivière Sainte-Anne juste à temps pour être servi au réveillon. Sur la rivière gelée, des centaines de cabanes multicolores attendent déjà les pêcheurs. Vu de la rive, on dirait un de ces villages miniatures qu’on pose sous le sapin de Noël. Au pied de la descente, un panneau-réclame souhaite la bienvenue à Sainte-Anne-de-la-Pérade, capitale mondiale du petit poisson des chenaux.

À quelques mètres de là, Claude Fournier fait les cents pas près de son hélicoptère. Les enfants connaissent bien le pilote. En effet, Claude est un ami d’enfance de leur mère et c’est avec lui que Marie a suivi des cours de pilotage.

- Comment ça va ? demande Sophie.

- Les affaires son plutôt tranquilles. Je n’attends pas beaucoup de clients aujourd’hui. La veille de Noël, les gens sont trop occupés pour s’offrir une promenade en hélicoptère.

- Nous, nous n’avons presque rien à faire, laisse tomber, François.

Claude lui adresse un clin d’½il complice :

- Un de ces jours, je vous ferai faire une petite balade.

Promis !

- Joyeux Noël ! crient les enfants.

Une activité intense règne sur la rivière Sainte-Anne : automobiles, tracteurs et motoneiges se croisent en tout sens. Inouk tire sur la laisse et aboie au passage de chaque véhicule. Heureusement, François et Sophie sont arrivés !

La cabane des Baril est beaucoup plus grande que les autres et sert de bureau pour accueillir la clientèle. En effet, Pierre et Marie sont pourvoyeurs, c’est-à-dire qu’ils sont propriétaires de plusieurs cabanes qu’ils louent aux touristes, généralement pour une période de huit heures.

Les enfants entrent précipitamment :

- Bonjour papa !

Pierre est occupé avec un client. De grosses mitaines de cuir sont posées sur une chaise. Discrètement, Inouk se faufile tout près. Il flaire les mitaines puis, vif comme l’éclair, en attrape une dans sa gueule.

- Sale bête ! Rends-moi ça tout de suite ! ordonne le client, en tirant sur sa mitaine.

- Inouk , sois gentil, supplient François et Sophie.

- Espèce de sac à puces, je vais t’apprendre à vivre ! grogne l’inconnu, en lui assénant un coup sur le museau. Inouk pousse un cri de douleur et lâche prise.

- Il est jeune, plaide Sophie, en s’élançant vers le chien, il voulait juste s’amuser.

- Drôle de façon de s’amuser ! éclate le pêcheur en exhibant sa mitaine déchirée. Vous feriez mieux de l’éduquer.

Les enfants voudraient protester mais Pierre leur fait signe de se taire :

- Je conduis monsieur à sa cabane et je reviens.

Au retour de son père, François laisse exploser sa colère :

- Il a frappé Inouk ! il n’avait pas le droit !

- Vous feriez bien d’oublier tout ça et de commencer à pêcher. J’ai hâte de voir lequel de vous deux attrapera le premier poisson.

Sophie et François retirent manteaux, tuques*, écharpes.

Pierre prend quelques bûches rangées sous une large banquette et les enfonce dans le petit poêle en fonte qui se met à ronronner.

Prudemment, les enfants s’installent sur de vieilles chaises alignées au bord de l’ouverture pratiquée dans le plancher et se penchent au-dessus de l’eau noire.

En silence, chacun fixe attentivement les lignes qui descendent du plafond. Inouk est intrigué. Assis entre les enfants, il suit chacun de leurs gestes en martelant le plancher de sa queue. Soudain, l’allumette de bois, fixée à une des cordes, se met à remuer.

- Ça mord ! annonce joyeusement François.

En pêcheur expérimenté, il observe les mouvements de la ligne :

- C’est sûrement un poisson énorme. Regardez comme il tire sur le fil. S’il continue, il va tous nous entraîner sous la glace.

- Tu exagères toujours ! déclare Sophie.

- Comme tous les pêcheurs, fait remarquer son père.

D’un coup sec, François ferre sa prise et remonte rapidement la ligne. Deux gros poulamons se tortillent au bout des hameçons.

Inouk aboie joyeusement.

- Chanceux ! s’exclame Sophie. Un coup de deux !

D’une main assurée, son frère décroche ses prises et les lance dans un seau.

Inouk y plonge aussitôt le museau et le renverse.

- Inouk ! proteste Sophie.

- Lâche ça ! crie François en arrachant les poissons aux griffes du chien.

- J’ai une idée ! annonce Sophie. Nous n’avons qu’à jeter les poissons dehors, au fur et à mesure que nous les pêchons. Aussitôt dit, aussitôt fait. Sophie ouvre la porte et François lance les poulamons sur la glace où ils se recroquevillent et gèlent dans des positions cocasses.

Bientôt les prises se succèdent à un tel rythme que les pêcheurs n’ont même plus le temps de les décrocher. Ils les abandonnent sur le plancher, pour en remonter une autre et encore une autre...

Inouk en profite pour fourrer son museau partout et emmêler les lignes.

- Inouk, gronde François, tu ne pourrais pas rester tranquille cinq minutes ?

- Quel méli-mélo ! soupire Sophie, devant cet enchevêtrement de fils et d’hameçons.

Pierre se lève :

- Il faut que j’aille faire la tournée de mes cabanes. Je vais attacher Inouk au poteau. Quand vous serez venus à bout de ce casse-tête, vous le ferez rentrer.

Un peu plus tard, lorsque Sophie sort pour détacher Inouk, elle ne le voit nulle part. Elle crie son nom dans toutes les directions. En vain.

Alerté par les cris de sa s½ur, François sort à son tour :

- Inouk n’est pas là ?

- Je crois bien qu’il s’est sauvé, murmure Sophie.

- Penses-tu ! Papa a dû l’emmener en promenade, lance François en se frictionnant vigoureusement. Entre vite dans la cabane si tu ne veux pas être transformée en glaçon.

Quelques instants plus tard, leur père rentre à son tour.

- Inouk n’est pas ici ?

Les enfants se regardent, abasourdis.

- Nous pensions qu’il était avec toi, répond François.

- Je savais qu’il avait disparu, murmure Sophie, les yeux pleins de larmes.

- Pas de panique ! ordonne Pierre, calmement. Ce n’est pas la première fois qu’Inouk se sauve. Allons interroger les voisins. Quelqu’un l’a sûrement vu.
Les enfants enfilent leur anorak et se précipitent à l’extérieur.

Brusquement, Sophie s’immobilise, songeuse.

- À quoi penses-tu ? s’enquiert François.

- Au pêcheur de ce matin. Si c’était lui qui avait détaché Inouk ?

À ces mots, François sent un grand frisson lui parcourir le corps.

- Vous avez trop d’imagination, affirme Pierre.

- Allons le voir ! décide François.

Les enfants contournent rapidement la cabane et frappent énergiquement à la porte. Pas de réponse. Pierre ouvre. Personne. Le bruit d’une portière qu’on claque attire l’attention de Sophie.

- Regardez, crie-t-elle, en pointant du doigt une fourgonnette garée en face, c’est lui.

À grandes enjambées, François et Sophie traversent la rue. En les voyant arriver, le pêcheur se penche à la portière avec un sourire sarcastique :

- Je parie que vous cherchez votre chien.

- Comment le savez-vous ? demande François, sur un ton à peine poli.

- Parce que je l’ai vu tout à l’heure. Il courait comme un fou derrière une motoneige.

- Dans quelle direction allait-il ? questionne Pierre.

-Vers le fleuve, laisse tomber le conducteur en démarrant. François et Sophie sont désemparés.

- Au moins, nous savons dans quelle direction chercher, conclut Pierre. Pour le moment, retournons à la cabane.

Devant la porte, les enfants trouvent la motoneige de Marie. En quelques mots, Sophie et François racontent à leur mère l’escapade de leur chien.

- Qu’allons-nous faire ? demande anxieusement François.

- Le retrouver ! réplique fermement Marie. Venez !

- Où ça ? demandent les enfants en prenant place sur la motoneige.

- Au fleuve, voyons !

Marie zigzague habilement entre les cabanes jusqu’au restaurant Chez Jean-Eudes. Là, elle tourne à gauche et file vers le fleuve.

La température s’est adoucie. La neige tombe dru. Les enfants rentrent la tête dans les épaules pour se protéger des flocons qui leur griffent le visage.

- Votre bonhomme n’a pas menti, crie soudain Marie. Inouk est là. Regardez ! Il dérive sur une plaque de glace.

- Pauvre Inouk, soupire Sophie, comme il doit se sentir seul !

- Comment est-il arrivé là ? demande François.

- Il s’est sans doute aventuré trop près de l’eau, répond Marie. Il a alors suffit d’une vague plus forte pour que la glace casse et qu’Inouk soit emporté par le courant.

Soudain, Sophie pousse un cri horrifié :

- Il y a un bateau qui arrive ! Il va faire chavirer Inouk.

Il n’y a pas une minute à perdre ! déclare Marie. Allons voir Claude ! Lui seul peut nous aider.

Cramponnée à son guidon, Marie fait demi-tour et fonce vers son point de départ. Heureusement, Claude est encore à son poste. Marie explique brièvement la situation. En quelques secondes, tous se retrouvent à bord de l’hélicoptère.

Les enfants n’ont qu’une idée en tête : retrouver Inouk. Toutefois rien n’est moins sûr. En effet, par moments, les bourrasques rendent la visibilité pratiquement nulle. Plus le temps passe, plus les enfants désespèrent.

À bord, personne ne dit mot.

- Je le vois ! hurle soudain François.

- Où ça ? Où ça ? réplique vivement Sophie.

- Là, à droite... Regardez !

- Tu es sûr ? s’informe Claude.

- Sûr et certain ! Même qu’il lève la tête vers nous et qu’il aboie !

- Il doit croire que nous l’avons abandonné, pense tout haut Sophie.

- J’y vais ! lance Claude. Votre mère va prendre les commandes.

- Attache-toi bien, recommande Marie, en amorçant la descente.

Claude ouvre la porte et réussit à se glisser hors de l’appareil. Malgré le vent, il parvient à s’installer à califourchon sur l’un des patins de l’hélicoptère. Doucement, l’appareil plonge à moins d’un mètre de l’eau. Tout près, Inouk tourne en rond sur son refuge flottant. Il est complètement paniqué. Claude se penche, tend le bras et l’agrippe. Hélas, plutôt que de se blottir contre lui, le chien se débat et... tombe dans le fleuve.

- Il va se noyer ! crient les enfants.

Heureusement, au contact de l’eau glacée, Inouk comprend vite où est son intérêt et nage énergiquement vers Claude. Marie manoeuvre de telle façon que l’hélicoptère vole maintenant à fleur d’eau. Claude étire de nouveau le bras. Cette fois, le chien se laisse attraper sans résister.

Sauvé ! Claude hisse immédiatement Inouk à bord de l’appareil. Il était temps ! Claude est frigorifié ! Ses bottes sont remplies d’eau et il est trempé jusqu’aux cuisses. Inouk, lui n’en finit plus de s’ébrouer. Il est couvert de neige de la pointe des oreilles jusqu’au bout de la queue.

- Claude ! Inouk !

François et Sophie les enveloppent dans des couvertures et les embrassent l’un et l’autre avec fougue.

- Mes compliments, lance joyeusement Marie, à l’adresse de Claude.

Cette nuit-là, chez François et Sophie, le réveillon est particulièrement animé. Tous les invités veulent connaître les moindres détails du sauvetage. Quant à Inouk, il récupère devant le foyer. Allongé sur le tapis, il suit des yeux le clignotement des ampoules dans le sapin tout en grignotant une vieille pantoufle de cuir dont les enfants lui ont fait cadeau.

- Aujourd’hui, Inouk, tu nous as causé bien des soucis, constate affectueusement Sophie.

- En tout cas, affirme François, c’est décidé : l’an prochain, nous irons seuls, pêcher le poisson de Noël !



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Re: ALLEGORIES
« Réponse #21 le: novembre 29, 2005, 20:07:38 »

:d :d
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Re: ALLEGORIES
« Réponse #22 le: novembre 30, 2005, 13:30:50 »

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Re: ALLEGORIES
« Réponse #23 le: décembre 02, 2005, 14:09:52 »
Audrey : La légende de la reine Epine
Il était une fois, il y a bien longtemps, un minuscule pays qui était si petit qu'il n'y avait trace de lui dans aucune carte. Ce pays, le monde fantastique, était gouverné par la reine des fées. C'était une dame magnifique, elle avait de longs cheveux blonds, de grands yeux gris et un sourire radieux. Ce pays était très prospère, on ne connaissait ni la peur, ni la faim, ni la soif, ni la misère, ni les guerres.

Ses habitants vivaient en harmonie avec les animaux et leur seule nourriture était faite de pétales de fruits ou de roses dont chaque espèce ou couleur apportait un pouvoir ou une essence naturelle indispensable à leur survie.

Les lacs d'eau, intarissables, étaient si clairs et si transparents que l'on pouvait voir les milliers de poissons couleur de feu qui y vivaient. Dans les forêts, le soleil se reflétait sur les branches en or ou en argent. Les gens ne connaissaient pas la misère car chaque fruit était enrobé d'une matière précieuse: toutes les cerises  étaient recouvertes d'une enveloppe de diamant, les framboises de saphir, les poires de rubis, les pommes d'émeraudes, les pêches d'aigue-marine... une fois la précieuse enveloppe retirée, on pouvait manger le fruit juteux.

Les plumes des oiseaux étaient de soie, et la fourrure des animaux était de satin. Les robes des demoiselles étaient le plus souvent de tulles et plus rarement de soie ou de satin car il fallait attendre qu'un animal meurt de mort naturelle pour lui ôter sa fourrure ou son plumage. Les coutures ou broderies étaient de fils d'or blanc, et ornées de milliers d'éclats de cristal. les chapeaux étaient cousus fil par fil à la main, et les écharpes ou les gants n'existaient pas, car l'hiver n'existait pas.

Dans ce pays toutes les femmes étaient différentes mais toutes plus belles les unes que les autres et les hommes, tous des seigneurs, ne connaissaient pas la jalousie.

Mais ce pays était si petit que personne, sauf ses habitants, ne pouvait le trouver, les terriens en firent donc une légende. Idéalisé, le pays devint une véritable quête et une obsession pour le reste de la planète qui connaissait le froid, la peur et la misère.

Le monde, à cette époque, ne s'organisait alors qu'autour de la perspective de trouver ce beau pays. Les habitants du monde fantastique se faisaient de plus en plus de soucis à cause de cette frénésie qui touchait la planète.

La reine des fées, qui était la dernière de son espèce se tourmentait à ne savoir que faire. Si les terriens venaient à trouver le pays ils le pilleraient, tueraient toutes les bêtes, voleraient toutes les richesses, emporteraient toutes les femmes, videraient l'eau des lacs, et couperaient tous les arbres.

Leur terre ne serait plus et leur prospérité ne serait plus qu'une légende. La seule solution pour que le pays ne fusse pas envahie, était pour la reine de vivre comme le commun des mortels et de se marier avec un terrien qui serait aussi bon que les gentils hommes de son royaume. Mais la reine ne pourrait jamais tomber amoureuse, car les reines ne pouvaient pas.

Elle décida alors de quitter ses beaux atours et de s'habiller en terrienne, mais une fois le moment venu de partir elle dut laisser son cheval à l'écurie car sa robe couleur de neige et ses crins couleur de lune les trahiraient tous deux.

Elle fit donc ses adieux à son peuple, qui pour la première fois connut la douleur et la tristesse. elle prit son sac dans lequel elle avait emporté quelques sortilèges et quelques trésors et partit à pied sur le long chemin qui la mènerait hors de son royaume. Elle marcha pendant 100 jours et 100 nuits dans les forêts sombres et la neige froide que connaissait le monde extérieur. Puis elle arriva enfin à une auberge, où elle demanda une chambre pour la nuit.

Le lendemain elle partit très tôt pour la ville. Dans celle-ci où tout lui semblait plus dure, elle demanda, loua une chambre pour une année, dans un modeste logis.

Cinq mois étaient déjà passés, et déjà dans tout le pays tout le monde ne parlait que de cette merveilleuse femme qui tous les jours achetait une centaine de roses. Personne ne savait d'où elle venait, et personne n'avait vu si grande beauté. On dirait même que ses cheveux étaient d'or et que ses yeux étaient de diamants. Bientôt tous les hommes du royaume voulurent l'épouser, si bien que la reine des fées dut s'enfermer dans sa chambrette pour n'en sortir que la nuit ou dissimulée sous une cape. Elle allait chercher de l'eau fraîche et des roses pour se nourrir.

Un jour le fils du roi qui ne pouvait se marier tant il trouvait laide et sotte les demoiselles de son pays, entendit parler de la désormais légendaire beauté de la reine qu'on surnommait Epine, du fait de ses achats de roses.

Il décida de faire le plus grand et le plus beau bal que le monde n'ai jamais vu. Il envoya une carte à Epine qui lassée de cette banale vie de mortel décida d'aller au bal. pour l'occasion elle cassa l'écorce d'une cerise, et échangea l'écorce de diamant contre la plus belle robe de tous le royaume. C'était
une robe bleu couleur de ciel sur laquelle elle fit accrocher des éclats de diamants.

Elle brossa ses longs cheveux et loua un carrosse ou elle partit pour le bal. Quand elle arriva, tout le monde comprit qu'elle était la belle Epine. le roi l'aperçut et après avoir faillit s'étouffer il la désigna à son fils. Epine comprit que la fête avait été réservée en son honneur car le sol, les tables et les murs étaient recouverts de roses de toutes les couleurs, et bien qu'elle en eu l'eau à la bouche elle ne laissa rien paraître.

Quand le prince s'approcha de la fée, il eut les yeux brûlés par sa beauté. Il sut alors qu'il avait enfin trouvé la femme de sa vie. En effet, il avait entendu dire que la dame était d'une intelligence et d'une culture rare. Quant à elle, la reine qui n'avait que 20 ans, n'était pas dupe et sut qu'elle ne pouvait tomber amoureuse.

Deux mois passèrent, et le mariage d'Epine et du prince Constant fût célébré. La reine avait accomplie sa mission, et son royaume ne serait pas envahie, car désormais, le monde ne tournait qu'autour de la merveilleuse beauté de la fée. Même si son mari était très beau, gentil et très attentif à ses moindre désir, Epine souffrait de l'absence de son peuple, de ses amis, et de son magnifique cheval.

Elle savait qu'elle ne pourrait revenir chez elle qu'après avoir donné une fille aussi belle qu'elle, et qui aurait hérité de ses vertus magique. D'année en année, Epine s'attacha à son mari, ils s'entendaient merveilleusement bien et elle savait que si elle pouvait elle serait amoureuse de lui. Dix ans plus tard, la futur princesse soufflait ses cinq bougies. Mais les deux autres enfants n'étaient jamais venu au monde.

La reine, de plus en plus triste, demanda à son mari de la laisser retourner d'où elle venait pour une année avec leur fille, et elle jura qu'après elle reviendrait. Le prince accepta et la reine revint dans son pays ou elle éleva sa fille pour qu'elle puisse s'accoutumer à ses futurs taches de reine. L'année suivante elle revint avec sa fille et décida de repartir chez elle avec son mari.

Elle se dit qu'elle lui dirait toute la vérité, mais que si il ne voulait pas garder le secret elle devrait le tuer.

Epine, de son surnom, expliqua alors dans une conversation qui dura 10 jours et 10 nuits à son époux son histoire, et enfin lui demanda de venir avec elle. Il lui dit qu'il devait réfléchir, elle lui accorda une année entière pour qu'il puisse se décider. L'année suivante, la petite princesse qui se nommait Sarrinna avait 7 ans, et le temps était venu pour son père de donner sa réponse à sa femme.

Il accepta de partir avec elle. quand ils arrivèrent dans le monde fantastique, le prince pleura devant tant de beauté. 3 années plus tard la princesse prit le pouvoir et la reine des fées eu alors le droit d'aimer, car le royaume n'était plus à sa charge. Elle eut enfin droit au pur bonheur, elle aimait sa fille, son mari et tous deux l'aimaient aussi.

Quant au reste de la planète, les gens ne consacrèrent leur attention que sur la belle histoire, qui devint légende du prince et de la belle Epine qui disparurent un beau matin de printemps.

 :ange: :wub2: :kiss2:


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Re: ALLEGORIES
« Réponse #24 le: décembre 06, 2005, 12:12:19 »


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Re: ALLEGORIES
« Réponse #25 le: décembre 11, 2005, 13:08:27 »


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Re: ALLEGORIES
« Réponse #26 le: décembre 11, 2005, 13:55:26 »
 :powa: à tous.....

C'est bon de lire des textes comme ceux là....

Votre crédit est ouvert....
La banque magique Imaginez que chaque matin, une banque vous ouvre un compte de 86400.-. Simplement, il y a deux règles à respecter. La première règle est que tout ce que vous n'avez pas dépensé dans la journée vous est enlevé le soir. Vous ne pouvez pas tricher, ne pouvez pas virer cet argent sur autre compte, ne pouvez que le dépenser mais chaque matin au réveil, la banque vous rouvre un nouveau compte, avec à nouveau 86400.- pour la journée. Deuxième règle : la banque peut interrompre ce « jeu » sans préavis à n'importe quel moment elle peut vous dire que c'est fini, qu'elle ferme le compte et qu'il n'y en aura pas d'autre. Que feriez-vous ? A mon avis, vous dépenseriez chaque franc à vous faire plaisir, et à offrir quantité de cadeaux aux gens que vous aimez. Vous feriez en sorte d'utiliser chaque franc pour apporter du bonheur dans votre vie et dans celle de ceux qui vous entourent. Cette banque magique, nous l'avons tous, c'est le temps ! Chaque matin, au réveil, nous sommes crédités de 86400 secondes de vie pour la journée, et lorsque nous nous endormons le soir, il n'y a pas de report. Ce qui n'a pas été vécu dans la journée est perdu, hier vient de passer. Chaque matin, cette magie recommence. Nous jouons avec cette règle incontournable: la banque peut fermer notre compte à n'importe quel moment, sans aucun préavis; à tout moment, la vie peut s'arrêter. Alors qu'en faisons-nous de nos 86400 secondes quotidiennes ? "La vie est courte, même pour ceux qui passent leur temps à la trouver longue"
 
 :bye:

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Re: ALLEGORIES
« Réponse #27 le: décembre 13, 2005, 14:52:51 »
Conte irlandais

Il y a de cela très longtemps, près d'une immense forêt, on pouvait apercevoir une lueur. En s'approchant, on découvrait un vieux château de pierres qui était abandonné. À l'intérieur, une fée chantait ou jouait de sa flûte magique. Elle avait un joli visage et de longs cheveux dorés. Dehors, on entendait le vent doux souffler la mélodie envoûtante de Tristelle.

" Qui saura me séduire

Qui saura réussir,

À découvrir

Comment me faire sourire."

Portée par les caresses du vent, la voix gracieuse de Tristelle éveille le jeune et pauvre Erik Mac Love. Ému et ensorcelé, le brave garçon se met en route, à la recherche de la mystérieuse femme.

Quittant sa montagne austère, Erik trébuche sur une grosse pierre rouge qui s'ouvre comme un oiseau déployant ses ailes. Par un étrange sortilège, un aigle de feu attire le jeune homme dans les profondeurs d'un souterrain sombre et mystique. Incapable de se libérer de cet étrange maléfice, Erik est transporté dans un vieux monastère abandonné qui abrite un sorcier terrifiant, le pire ennemi de Tristelle. Cet être démoniaque a volé le bonheur de Tristelle en faisant disparaître ses parents grâce à une potion toxique et dégoûtante. Bien décidé à sauver sa belle fée à la voix angélique, Erik Mac Love s'empare du grimoire poussiéreux du magicien malfaisant.

Il s'enfuit à toute vitesse, profitant du moment où le magicien dormait. En sortant du souterrain , il pense se diriger vers son ami, l'aigle de feu. Erik demande à l'oiseau de fermer à jamais l'entrée du souterrain. Ainsi, le méchant sorcier ne pourra plus user de son pouvoir sur les habitants de l'île. Le jeune homme s'empresse d'aller au château pour remettre la formule magique aux vieilles fées qui protègent Tristelle. À l'aide du grimoire, elles réussirent à effacer le mauvais sort causé aux parents de la belle musicienne. Désormais, nous entendons ce chant :

"Cher Erik, tu es si beau ,

Tu me fais rire de nouveau ,

J'admire ton courage ,

Et je te rends hommage."

Et tous les soirs , un spectacle magnifique se produit : deux étoiles filantes dessinent un coeur au-dessus du château.

 


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Re: ALLEGORIES
« Réponse #28 le: décembre 13, 2005, 15:08:31 »
les AINU et les cygnes

au Japon, les AINU croient que les cygnes sont des envoyés du paradis et que leur présence ou leur retour au printemps est un signe des dieux, un cadeau fait aux humains pour une heureuse année.

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Re: ALLEGORIES
« Réponse #29 le: décembre 14, 2005, 13:25:52 »
Comme ils sont beaux et élégants



 :ange:


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