je le poste là
en attendant ! je n'arrive pas à le passer en billet !
Temps pis…
C’était aux alentours et détours de minuit
Et depuis cela hante chacune de mes nuits
J’étais en compagnie de mon ami Aujourd’hui
Avec qui le temps tissait sa toile sans ennui
Déjà si tard que le soir était couleur de suie
Mais bien avant que le jour n’ouvre son huis
Et voilà que soudain en cet instant damné
Aujourd’hui, aux douze coups frappés
A disparu profitant de mon dos tourné
M’abandonnant seul avec un nouveau-né
Demain ! De quelques secondes passées
A la place de mon compagnon d’une journée
Déjà ce dernier sans manières s’appelle Hier
Au pays de l’oubli peu fier passant la barrière
De vingt quatre heures sa vie éphémère
En souvenir amer n’est plus que poussière
Alors que Demain plein d’envie, espère
Puisque de son futur je suis le père
Aujourd’hui, le trait tiré, la ligne pathétique
Un air sans mesure d’avant-hier nostalgique
Semblait fatigué de son existence famélique
Au bout du rouleau, en fin tragi-cosmique
Enterré dans le cimetière des répliques
Vaincu dépassé devenu vécu fantomatique
Pendant que Demain assoiffé de croître et de croire
Affamé de découvrir, de voir et de pouvoir
Rayonnant au soleil du petit matin de sa gloire
Encore si loin du ténébreux crépuscule de ce soir
Est plus que prêt à écrire sa propre histoire
Sur la nouvelle page vierge de ma mémoire
Hier, Aujourd’hui, Demain, quand minuit sonne
L’espace d’une seconde ne sont plus qu’une personne
Que ta vie à vide soit longue et monotone
Ou avide et brève l’espace d’un éclair qui détone
Profite avant, pendant, après, ronronne ou fanfaronne
En attendant qu’à ton tour, cette fois soit la bonne…