CHAPITRE DOUZE.
Déjà…
Cette fois ci, nous voila dans la grande foire universelle du commerce réciproquement équitable ! C’est envers cet endroit que le tiers monde fait affaire à repasser avec le quart monde. Entier naturel et demi portion surnaturelle ; tout le monde y trouve son compte à rebours !
C’est un sup-hyper marché immense ou dès le début on n’en voit pas la fin. Bien que sans colorant, il est chamarré et bigarré, chatoyant et odoriférant.
Ce jour là, il fait doux doux, la température est moelleuse et mielleuse, l’air vrai chatouille les papilles nasales. Le ciel est d’un bleu guimauve car pas un nuage de lait ne pointe à l’horizon fuyant.
Les étals lâches dérangés en étau, sont si disparates qu’il est difficile d’identifier la région du pays, à forturi le continent du village d’origine dans lequel se trouvèrent nos trois troubadours. Car Nous sommes bel et but, en compagnie de Valérie, Karine et jérôme !
Autour d’eux les badauds badins bedonnent du bidon bondé. C’est une foule sans métal ni jaquette qui nonchalamment trottine et potine. Un aréopage après page hétéroclite et bisexuel qui sans arrière pensée s’entrecroise et se mélange dans la bonne humeur du libre échange.
Pourtant bien qu’inconnus de tous, quelqu’un ici semble les reconnaître puisque la voix d’un tribun lancée des tribunes les harangue, marinée, par le biais à coulisse d’un mégaphone méga fun :
--- Hola ! Hello ! Approchez mesdames et monsieur ! Oui, vous, là ! Ne t’inquiète de rien,
Vous qui êtes en quête de tout ! Rapprochez-vous encore et ch½ur, en corps et en c½ur !
Décidément le bonimenteur comme un arracheur dedans, est au top de sa haute forme.
C’est un individu d’une soixantecinquantaine d’étés empruntant divers automnes. Le marchandeur de quatre saisons ressemble étrangement à cet ancien personnage de télévision , père de bien des mollusques : Guylusque !
Il est bizarrement accoutré, de manière tape à l’½il au bord noir si l’on n’a pas de lunette de protection. Une redingote dingo à damier rond rouge et rouge, un chapeau haut de formol pointu orange à pépin, un pantalon jupe écossais à petits pois de senteur ; bref ! Un v½u d’artifice à lui seul !
Mais un pétard bavard car :
--- Alors, alors, alors ! Mes bons amis ! Comment vous appelle thon par votre nom ? Douve
Venez voute ? Vous aurez quel âge dans cinq ans ? C’est la première fois que vous venez
Souvent ici ? Plait-il ! Cela vous plait –il ? Votre compagne est bien belle, c’est du joli !
C’est votre s½ur, elle est bonne ? Sinon vous faites quoi dans la vie ? Et vous fêtez quoi
A votre avis ? Hein ? N’est-ce pas ? Alors , donc ? Et bien cela est parfait, je vous félicite
Mais n’en faites pas trop au galop, n’est-ce pas ! Nous allons pouvoir commencer le
Grand jeu !!!
Il va sans dire (mais ça va mieux en le disant) que nos trois amis n’ont pas pu en placer une.
Néanmoins ( à cause d’une ablation au pif) à la dernière phrase lunaire du perroquet de bazar, Jérôme notre héros, tique :
--- Quel grand jeu… ?
Une fois n’est pas costume, il semble avoir été ouï, oui, par le moulin à moudre les paroles :
--- Eh oui ! Coco ! Le grand jeu pour engranger ! Ou l’on peut tout gagner à condition de
Jouer !
Valérie renfrogne son mignon minois :
--- Jouer…ou être jouet…Et si l’on ne veut pas… ?
--- Eh bien, ma cocotte ! C’est possible ! A condition de participer au jeu !
Cette fois comme à son tour, c’est Karine sensuelle mutine qui monte en régime sans zèle :
--- On est obligé de ne pas avoir le choix ?
--- Mais non bien sûr que si ! Ô Karina ! Mais toutefois à la seule condition comme je vous
L’ai déjà dit précédemment, d’être concurrent !
--- C’est con…C’est récurent !
Jérôme, tel un membre des services secrets israëliens, est maussade…
Mais déjà l’animateur enfant de foire, en fanfare trace le sillon de son micro :
--- C’est déjà parti avant de commencer ! Par Chronos et Tambour ; top Kronembourg le
Dieu des gros qui tapinent en bourg ! Jérôme !
--- Comment diable dogme, savez-vous mon prénom de nom ?
Mais l’endimanché à la petite semaine qui a le feu, occulte la question :
--- Jérôme ! Fi des cancans, un peu de concentration ! Voici un chapeau melon de Cavaillon,
Tu as à peu près exactement deux minettes pour l’échanger avec une pomme de douche
A cidre ! Attention aux paumes acides ! Allez ! Va, courge sans attendre !
Sans trop savoir ou pour qui ni pourquoi comment, Jérôme s’élance au hasard des allées en azalées et des retours en détours du bazar de bas art.
--- Toi, Valérie ! Ta mission est simplette ! Tu dois retrouver une aiguille à tripoter dans une
Botte de chafouin ! Tu as disque menottes pour y parvenir ! Taupe !
Et la charmante à l’eau de se jeter ! Elle s’égaie entre camelote et camelots.
--- Enfin toi, Karine ! je te gratifie de vingt manettes pour vendre ces quelques 20 561 billets
De la loterie municipale universelle ! C’est deux sous l’unité !
--- C’est quoi, dessous l’unité ?
--- C’est en deux sous de tout !
Du coup, voilà la belle qui déchante, nantie d’un rouleau à tapisserie du meilleur effet, vouée à une interminable et aléatoire distribution…
Pendant ce temps sans perdre le sien, Jérôme d’un pied ferme a mis la main sur l’objet de son désir chez un viticulteur de salle de bain. Hélas, il n’est pas au boubou de ses peines, car le brave homme au nez violet le prévient d’une haleine de « fuck » :
--- Tiens mon gars, v’là ta pomme ! Mais n’te sauve donc pas commak ! Maintenant que tu
L’as, mon trognon, tu dois l’échanger contre une queue de pie voleuse ! Fonce, dans la
Halle fonce ! Tu n’as qu’une demi note !
C’est pas frais ! Mais caisse que ce délire ?
Valérie quand à elle, poursuit sa gaie quête. En effet, un brin gaie, d’un bras guette…
Tout en pensant en son sein: « dénichons ! Dénichons ! », elle a déjà découvert (en inox) une aiguille de pendule dans une botte de pompier, ce dernier râleur voulant être à l’heure. Puis une aiguille de compteur à gaz dans une botte de haricot ; surement pour vérifier si ce sont des péteux…
Mais sans se décourager, d’un cou rageur en laissant tomber ses lunettes elle persévère…
(vous l’avez celui là ? c’est bon ? je peux continuer ?)
De l’autre coteau du souk chic, au « Boudin Cardeur » (telle est l’échoppe de bière ou elle se situe) Karine a déjà réussi à fourguer un fourgon de 2868 faux billets de literie à de forts gueux. Ce n’est pas si mâle pour une femme du sexe opposée.
Essoufflé, au fromage, Jérôme ambré parvient sue le parvis, tout en face à gauche sur le côté devant le stand digne d’un oiselier chez qui rarement l’animal rit…
Malgré deux « nan », il fait donnant-donnant avec la propri-éther ; une dame seiche comme un os. Mais voilà que derrière la vitre de son comptoir, elle tente de l’aguicher. Celle-ci en drague, couine :
--- Allons mon tout beau, tu vas déjà t’envoler sans violer… ? C’est dommage que pour mon
Plumage ton ramage ne soit que mirage…Toutefois, tu n’en as pas fini avec cet habile
Habit, médite piaf ! Car il te faut le refiler mignon tout contre un pantalon moulant qui
Donne l’heure !
--- Couac ? Et pourquoi pas un Froc monsieur ou un Fric frac !!!
--- Du calme mon joli ! Il te suffira d’un simple fuseau horaire !
Soit !
Puisqu’il doigt en naitre ainsi…
Sur la place, Valérie ne désarme pas. Elle dépasse le commissariat ou flotte une vague odeur de poulets rôtis. Puis évinçant vent de gogues près des urinoirs ou pisse haut tiers, elle écarte négligemment une aiguille de pin dans une boite people tant chez les riches en défriche ça sent le sapin. Rapidement, c’est l’aiguille du Midi dans une botte italienne qui l’avait alpaguée en rendant les Alpes pas gaies. Mais tirant cartouche sur cartouche, pour l’instant elle reste bredouille.
Qu’à cela ne tienne ! Olé cor !!! Et juste au c½ur ! Patience est belle mère de sureté et tout vient à point à la cruche qui va à l’eau en tuant la peau de l’ours qui l’écoute à ses dépens !
Sur le bord de son trottoir, Karine est sur la bonne voie ! Elle enchante juste. N’a-t-elle pas en moins de vingt mi Nuts, revendu contre pièces dissonantes et très bucheuses, environ 4957 billets doux !
Et bien si ! Elle l’a fait ! Exprès ! Et c’est bien fée express !
Jérôme au fur et à la démesure de ses pérégrinations échoue avec succès devant les cintres ascètes d’un fripier fripon au frais pied d’affreux paon.
Suivant le cérémonial, de nouveau les curiosités changent de mains dès aujourd’hui. Et comme par habitude, la sentence sans stance tombe tel le glacial couperet sur la tendre gorge palpitant de vie :
--- Le fuseau mon petit monsieur ! Faut pas le garder, oh que non ! En fusée il faut l’échanger
Contre une assiette en glaise de charcuterie sans homicide fixe !
--- Kézako ?
--- Tuée par un sal ami caché parmi les gens bons ; elle est morte Adèle… Ainsi les soucis
Sont…Elle est partie rejoindre le petit Jésus de Lion !
--- Pffff…Quel pâté maison ! Toutefois, j’entérine !
Un peu plus loin mais pas tant que ça ( non, regarde !) Valérie commence à délirer !
De justesse elle évite de justice une anguille dans une boite de fion ; elle accepte d’être échangeuse mais se refuse à l’échangisme !
Puis en feuilletant un canard, elle est confrontée à une aiguillette dans une botte de fouine ! Ca cancane en prise de bec tel le french cancan des ratons ! Déments singes colporteurs de mensonges…
Amère elle divague, surfant sur l’écume salée de ces sorties dégouts !
Parallèlement, Son amie Karine vient de gravir son premier 8 000 ! Elle si blanche habillée n’est pourtant pas planche à billets. Les sous s’accumulent ; dix sous vite dissous ou cent sous sans soucis…
Jérôme par l’odeur alléché (bien qu’il soit raisonnablement incongru de lécher une odeur) dérive contre auvent et mariée, jusqu’à l’étal appétissant d’un cordonnier en saucisse. Point de doute, il est arrivé (sans être parvenu) à bon porc.
De facto, illico sans colis il s’en paie une bonne tranche. Mais le fat berger le reprend d’un retour de bas ton :
--- Attend, l’humain ! Ce n’est pas tant tout ! Pas encore tout de suite ! Sans la manger, même
Démangé, tu te dois de cette ripaille défaire ! Cecisse en allant quérir…
--- J’aurais su ça, je ne serais pas velu ! Comme quoi il vaut mieux prévenir que quérir !!!
--- …En allant quérir, disais-je ! Un pamplemousse à raser !
--- Ben voyons ! manquait plus que ça ! Et Aqua le reconnaît-on , tontaine ?
--- A son ample mousse, blaireau !
--- Il vous en plie ! restons polish !
Et sur le fil du rasoir, un poil hirsute Jérôme blanc repart à l’aventure des devantures.
Quand soudain…
un cri !!!
Ca fait :
--- … !!!!!
Car c’est poussé dans les ultrasons qu’un clavier ne peut d’une touche décrire, désolé !
--- J’ai l’aiguille !!!
C’est Karine qui en pillant le billet numéro 10 426, trouve l’aiguille ! Ca la botte ! Elle fait du foin !
Valeureuse Valérie a rejoint Jérôme qui vient juste d’acquérir de haute lutte grécoromaine un pamplemousse qu’il doit désormais échanger contre des pétales de frein d’embrayage…
--- J’en ai assez de cirque osé !!!
La belle craque. De fil harmonique en aiguille creuse, à force de démêler l’écheveau elle a les nerfs en pelote !
Ce n’est pas la voix rassurante de son compagnon d’infortune du pot qui lui fait écho, mais l’organe criard du mec aphone qui d’alpha en oméga en fait des tonnes :
--- Ca tombe bien pour vous ! Chers amis donnés ! Le jeu est fini ! Tombale pierre belle
Mort ! Vous êtes au bout de vos efforts braillards ! Ou presque…le dernier étal de ce
Marché de dupes, c’est le stand digne d’une ovation, celui du Québec libre ! Vous y
Retrouverez la graine de votre sésame sous la forme d’un grain de café du Web ! Ainsi
Que le numéro que vous devrez joindre afin de sortir d’ici, les mous linos !
Les trois c½urs alarmés rouge, reprennent :
--- Le Baudet !
Et son ange qui veille au grain de folie…
Mais qui visiterons-nous dans le prochain chapitre… ?
Munster et boule de Dom…
Vite au treizième !
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