Chapitre 18: " Un Soldat ne recule jamais, même devant l'impossible"
Les balles du MP5 perforèrent les corps des zombies, il en tombait des dizaines mais ils semblaient en revenir à l'infini.
Ne voulant pas gâcher ses précieuses munitions, Tiago adossa Aurel, qu'il soutenait, contre le mur – un fardeau quand il s'agit de faire feu en même temps – et prit le temps de viser convenablement, c'est-à-dire à la tête, les morts-vivants.
Un chargeur entier se déversa, telle une pluie mortelle, sur les créatures autrefois humaines. Alors que le chargeur tomba sur le sol dans un tintement sonore, et voyant que les balles avaient ralenti un peu la marche de la troupe de zombies – ceux-ci s'encoublèrent sur les cadavres de leurs congénères du premier rang – le Lieutenant Dos'Santos plaça à nouveau Aurel sous son bras et reprit rapidement la route, malgré le fait que prisonnier en cavale boitait et le ralentissait. Ce dernier supportant apparemment mal la blessure provoquée par l'araignée géante.
Il était pâle et parfois sa respiration se faisait vite, puis lente.
" Courage, pensa Tiago, nous arrivons en vue d'une porte, qui, espérons, sera un lieu de repos ".
Effectivement, les deux hommes en avaient plus qu'assez de progresser dans des lieux mal éclairés et maculés de sang, de cadavres traînant salement ça et là et de tous ses monstres.
Aurel perdit connaissance au moment où ils atteignirent la porte et tout en priant le Ciel pour qu'elle soit déverrouillée, Tiago abaissa la poignée...
... et la porte s'ouvrit!
- Super!!
Tiago avait prononcé cette exclamation sans le vouloir et s'engagea dans la pièce précipitamment et actionna le loquet de fermeture.
Puis il posa le fugitif sur une table et chercha quelque chose pour le soigner, il inspecta la salle: une étagère aux livres abondants, un bureau en désordre, une porte métallique – un autre accès à la salle, un robinet, des instruments de maintenance... ses yeux se portèrent sur le lavabo: quoi de plus efficace que de l'eau sur le visage de quelqu'un pour le réveiller?
Le militaire se saisit d'un verre qu'il remplit d'eau et déversa le contenu sur le faciès d'Aurel. D'ans se trémoussa et recracha une gorgée d'eau, puis il chuchota:
- Où suis-je?
- En sécurité, du moins pour le moment. Mais les zombies approchent et nous voilà pris au piège.
Aurel s'assit sur son postérieur et tout en émergeant gentiment de son "coma", il désigna du doigt l'extrémité de la pièce.
- Et ça, c'est quoi?
Le Lieutenant pivota la tête dans la direction indiquée; il se tapa le front avec sa paume de sa main droite.
- La porte métallisée, mais bien sûr!
Il s'en approcha et vit avec joie que celle-ci était ouverte. Heureux, il en fit part à Aurel:
- Aurel, nous pouvons sortir par là!
- Génial! Enfin une bonne nouvelle!
Il s'était remit péniblement debout et s'avança en chancelant vers Tiago et heurta la porte avec sa main.
- Et solide avec ça.
Cependant, les gémissements soudainement perceptibles des zombies effacèrent subitement leur sourire de leur visage; les zombies étaient parvenus jusqu'ici. Aurel grogna:
- Ils sont derrières la porte, ces saletés.
Des coups portés contre le battant confirmèrent ses dires et Tiago s'empressa de tourner la valve – en guise de poignée – et ouvrit la lourde porte.
- Vas-y Aurel, fonce!
Ce dernier fit quelques pas mais au moment où il allait franchir le pas de la porte, il empoigna le Lieutenant Dos'santos et le poussa de l'autre côté de la porte.
- Je suis désolé...
- Mais...non...arrête!!
Tiago bondit mais la porte se referma devant lui, il entendit tourner la valve d'ouverture/fermeture.
Il s'époumona tout en frappant la porte à l'aide de ses poings:
- Aurel, arrête tes conneries, fais pas l'con! ça sert à rien de faire ça, ouvre cette foutue porte!
Les premiers morceaux de bois composants la porte cédèrent sous l'impact des assauts des zombies, Aurel répondit tout simplement:
- Va-t-en, sauve ta peau pendant qu'il en est encore temps. Tiens, prends ça.
Il glissa sous la porte une carte de visite que Tiago ramassa, D'ans continua:
- Prends contact avec cette personne et dis lui que tu viens de ma part. Et avec lui, tu pourras me venger. Dis lui qu'Aurel D'ans a besoin de ses services une dernière fois. A présent, fiche le camps!
- D'accord..mais..je..
Aurel ne l'écoutait plus, désormais, il faisait face à son destin: une horde de zombies avide de chairs fraîches. Comme les morts-vivants terminaient de détruire la porte, Aurel, armé de sa hache et de son poing américain, se mit en position d'attaque. Les zombies pénétrèrent dans la salle et avant de s'élancer dans la mêlée, Aurel D'ans s'écria pour la dernière fois:
- Un soldat ne recule jamais, même devant l'impossible!!!
Sitôt la phrase achevée, il couru en direction de ses ennemis et entreprit de les taillader à grands coups de haches. Après, il tournoya son arme dans les airs dispersants le rang ennemi. Son poing américain fit des dégâts, et avec une précision extrême, mâchoires et têtes furent pulvérisées. Malgré sa blessure à la jambe, il enchaîna plusieurs coups de pieds rapides cassant côtés et défonçant des torses. Les bruits de coups se percutèrent dans toute la salle tant ils étaient violents.
Un zombie s'élança sur lui mais l'humain pivota juste à temps pour l'éviter et abattit sa hache sur la nuque de son agresseur, le décapitant net. Un flot de sang jaillit de la lésion aspergeant le visage d'Aurel. Sentir le sang de ses adversaires sur sa peau redoubla sa hargne et son plaisir de tuer...comme il le faisait à l'époque où il était dealer.
Un coup de genou déboîta l'épaule d'un second ennemi et un coude bien placé écrasa le nez d'un second.
La hache fit parler encore d'elle tranchant bras et jambes, têtes et torses dans des geysers de sang.
Mais il souffrait...sa blessure à la jambe.
Le manche de sa hache dégoulinante de sang lui échappa des mains ,son poing prit la relève. Toutefois, un zombie qu'il croyait avoir éliminé, se réveilla et le mordit cruellement à la jambe. C'est à ce moment là que tout bascula. Les zombies l'agrippèrent et commencèrent à le dévorer en dépit du fait qu'il se débattait. Il était mort, mais mort en soldat, mort en héros...
Bref, mort en homme libre...