OH ! DIEU !
T'es qui, toi d'abord !
Pour me piquer ma Mémé !
Voleur ! Elle est ou ton armée ?
Tu te crois le plus fort !
C’est comment déjà ton nom ?
Toi qui ose reprendre la vie
Sans me demander mon avis !
Dieu ou pas ; c'est non de non !
Tu prélèves en douce sans rien dire,
Sans penser qu'elle nous manque !
C'est quoi là haut, une banque ?
Depuis ici on est privé de ses sourires !
Tu avais bien le temps, pas si pressé !
D'attendre un peu pour l'embrasser !
Car si tu décides à exister vraiment
Alors pourquoi ce qui est vrai ; ment ?
Tu peux être fier de toi, content et heureux !
Pour nous ; finis les petits bisous sucrés
De la boîte à bonbons cachée en secret,
Et les baisers salés quand on est malheureux !
Les jeux taquins dans le dos des parents
Les clins d'½il coquins qu'elle nous rend !
Les dominos qui s'enfilent, les cartes qui s'entassent
Des après-midis de fête, un chocolat dans une tasse !
Les copieuses collations volées dans le blanc frigo
Les pulls magnifiques tricotés en laine bonheur
Les cadeaux dans lesquels débordait son c½ur
Pour nous ; rien de trop bien ni d'assez beau !
Ses mouchoirs frais et parfumés sortant par magie
Pour assécher la fontaine d'un inconsolable chagrin !
Puis sur nos gâteaux d'anniversaire, ses bougies
Comme des pansements lumineux sur nos embruns !
Sa tendre complicité, ses farces qui nous attrapent
Ses pardons par don, sa bienveillante indulgence,
Sa gentillesse pleine d'élégance, sa grande intelligence
Lorsque trébuchant, l'un de ses enfants dérape !
Une bise qui claque sur la joue, un rire aux éclats
Si loin des longs discours et rasoirs blablas !
Non ! Tu n'es pas partie, Mémé Gâteau !
Tu es là toujours, juste absente trop tôt !
Mais que le monde est vide sans toi,
Un peu comme une maison sans toit !
Et puis le grand manitou, il a déjà tout
Alors il peut bien te laisser un peu à nous !
Allez ! Ca suffit ! C'est trop maintenant !
Toi qui est notre divine mésange
Tu as assez passé de temps chez les anges !
Alors dis, Mémé...Tu reviens quand ?