Howard Falcon-Lang, paléontologue au Royal Holloway de l'Université de Londres, fouillait dans les archives du British Géological Survey (Observatoire Britannique de Géologie) à la recherche d'échantillons de bois fossilisés. Il ouvrit alors un tiroir marqué: "fossiles de plantes non identifiées". A l'intérieur, il découvrit une centaine de lames de microscopie: en fait des lamelles de pierre ou de fossiles polies. Et là, surprises, avec un S!
Mary Anning (1799-1847) était une chasseuse de fossiles douée. Elle a trouvé des spécimens jusqu'alors inconnus, dont un squelette complet d'ichtyosaure, les restes d'un plésiosaure et un fossile de ptérodactyle. Ces trois découvertes ont été des évènements majeurs dans la toute jeune histoire de la paléontologie. Mais Mary Anning est née au tournant du 19ème siècle dans une famille modeste. Surtout, elle avait le tort d'être une femme. Aussi, en dépit de ses compétences, et des services rendus à la communauté scientifique, elle a été écartée des sociétés savantes et des cercles universitaires. Son nom est tombé dans l'oubli pour être exhumé un siècle plus tard. Tracy Chevalier, l'auteur de La jeune fille à la perle, lui a dédié un roman.
Dans un article paru le 15 octobre dernier dans la revue scientifique PLoS ONE, le paléontologue Nick Longrich et ses collègues de l’Université de Yale montrent que le gigantesque Tyrannosaurus rex, qui régnait sur l’Amérique du nord il y a 65 millions d’années, n’hésitait pas à s’attaquer à ses congénères et à les dévorer.
Pendant des siècles, les hommes ont cru que les fossiles de dinosaures appartenaient à toutes sortes de créatures légendaires. Les chinois pensaient qu'ils s'agissait d'ossements de dragons, les grecs les attribuaient au mythique griffon (corps de lion et tête d’aigle) et les chrétiens à des géants bibliques qui auraient disparus avec le déluge. Ainsi que nous l'a raconté Philippe Taquet lors de sa conférence à Amiens (cf Escapade en compagnie d'un chasseur de dinosaure), il a fallu attendre le 19ème siècle pour que le dinosaure soit enfin identifié.
La recherche en paléontologie a longtemps été parasitée par les préjugés et fantasmes des préhistoriens eux-mêmes. Les travaux de fouilles de ces vingt-cinq dernières années ont révélé de nombreux fossiles dont l'exploitation a été favorisée par l'évolution parallèle des techniques scientifiques et de l'interdisciplinarité.
Le Tyrannosaurus rex a maintenant sa version miniature. Mercredi dernier, le journal Science a en effet annoncé qu'une équipe de scientifiques Américains avait découvert une créature dont les caractéristiques anatomiques correspondent parfaitement à celle du fameux dinosaure... exception faite de ses mensurations. Le Raptorex kriegsteini se distingue d'abord par sa petite taille (moins de 3 mètres) et son faible poids (environ 70 kg) contre 13 mètres de long et 4 à 6 tonnes pour le T-rex. Le fossile, découvert au nord est de la Chine, est daté de 125 million d'années, soit 60 millions d'années de plus que le géant du Crétacé. Alors, le Raptorex kriegsteini est-il l'ancêtre de celui qu'on a surnommé le roi des lézards tyrans ?
Les scientifiques ont longtemps pensé que l'Afrique était le berceau de l'humanité et dataient la migration des premiers hommes vers l'Eurasie entre 800 000 ans et un million d'années... Or, cette semaine, les articles parus dans le Telegraph, le Guardian et The Independent ont relancé la controverse faisant suite à une série de découvertes stupéfiantes dont les interprétations évoluent au fil du temps.