Le Devisements du Monde furent un succès dès leurs publications en 1298. Sa diffusion fut facilitée par l'utilisation du français (en langue d'oïl) lors de sa rédaction par Rustichello (ou Rusticien) de Pise sous la dictée de Marco Polo. Même si le livre laisse une grande part au romanesque, il servit de référence à des nombreux explorateurs et cartographes. Cependant, depuis l'époque moderne, le récit de Marco Polo est souvent mis en doute et décrit comme une compilation d'histoires entendues de la bouche de marchands. Réalité ou mensonge? La défense de Marco Polo progresse.
Marco Polo était-il un menteur et son Devisement du monde peut-il être réduit à une simple compilation d'histoires glanées auprès des marins et marchands du Moyen-Age ? Telles sont les questions qui ont divisées les historiens depuis des siècles. Ses contemporains déjà sceptiques face aux multiples merveilles décrites par le voyageur vénitien, le surnommait "Il Milione" (Le million). Pourtant, ainsi que le rapporte son premier biographe, Fra Jacopo D'Acqui, alors que Marco Polo se trouvait sur son lit de mort et de ses parents le suppliaient de renoncer à ses mensonges, celui-ci aurait répondu : « Je n'ai pas dit la moitié de ce que j'ai vu ou fait ».
Marco Polo (1254-1324), l'un des plus grands explorateurs de l'histoire ne serait-il qu'un escroc qui n'aurait jamais dépassé les rives de la Mer Noire et se serait inspiré, pour son Livre des merveilles, des histoires rapportées par les marins perses ? C'est en tout cas ce qu'affirme le professeur Daniele Petrella de l'Université de Naples dans un numéro du magazine italien Focus Storia. En réalité, la mystification a été dénoncé, il y a plusieurs années, par Frances Wood, sinologue de la British Library à Londres, dans son essai intitulé Did Marco Polo Go to China? (Colorado; Westview Press, 1996).