9 septembre 1993
Alors que l’opinion internationale était maintenue dans l’impression que ie processus de paix engagé à Madrid en 1991 piétinait, Israël et l’OLP préparaient dans le plus grand secret un a"e révo1utionnaire : leur reconnaissance mutuelle, c’est-à-dire l’acceptation réciproque de parler, à visage découvert, à l’adversaire en le reconnaissant comme tel. C’est dire que, après quarante-cinq ans de conflit israélo-palestinien, une décision pour une fois réellement historique était sérieusement envisagée.
Ironie de l’Histoire, Washington a été tenu à l’écart de la préparation de cet événement, même s’il l’a récupéré, après quelque hésitation, au dernier moment C’est à Oslo, en Norvège, que les négociateurs israéliens et ceux de l’OLP ont, dans le plus grand secret, pendant huit mois, préparé leur reconnaissance mutuelle avec l’aide du médiateur norvégien, le ministre des Affaires étrangères Johan Joergen Holst
Ces discussions secrètes, auxquelles le ministre israélien des Affaires étrangères, Shimon Pérés, et Mahmoud Abbas (Abou Mazen), membre du CEOLP, ont personnellement participé, ont abouti à un double accord sur les points essentiels le 20 août 1993, à Oslo : la reconnaissance mutuelle, qui devait être suivie par la signature d’une déclaration de principe sur l’autonomie palestinienne dans les territoires occupés, à commencer par Gaza et Jéricho.
Yasser Arafat signe, dans la nuit du 9 au 10 septembre, la lettre portant reconnaissance du droit d’lsraël à vivre en paix, ainsi qu’une lettre au ministre norvégien dans laquelle il s’engage à demander aux Palestiniens de renoncer " à la violence et au terrorisme ".
Johan Joergen Holst part, dans la matinée du 10 septembre, pour Jérusalem, où Yitzhak Rabin signe, à son tour, une lettre par laquelle Israël reconnaît l’OLP comme " le représentant du peuple palestinien " et décide d’ouvrir des négociations avec cette organisation.
Lors de la cérémonie de signature, après avoir lu attentivement la lettre de Yasser Arafat, le Premier ministre israélien remarque que les engagements de l’OLP constituent " un changement radical qui ouvre la voie à la réconciliation et à la paix entre les Palestiniens et Israël. Il s’agit du premier accord entre les Palestiniens et Israël depuis la création de l’Etat d’Israël. Je suis pleinement conscient des difficultés auxquelles doivent faire face les Palestiniens et Israël pour parvenir à une solution de nos problèmes. Mais, je vois dans cet accord un grand pas vers la réalisation de cet objectif ".
Le jour même, le FPLP et le FDLP annoncent que leurs représentants se retirent du CEOLR
Quelques heures après la reconnaissance mutuelle entre Israël et l’OLP, le président Bill Clinton annonce que les Etats-Unis ont décidé de renouer avec l’OLP " le dialogue et les contacts " interrompus le 20 juin 1990.
La lettre de Yasser Arafat et La lettre de Yitzhalt Rabin sur la
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