Irak : "pas d'armes de destruction massive"
Après sa démission vendredi (23/01/2004) , le chef américain du Groupe d'inspection en Irak affirme ne pas croire à l'existence d'une production d'armement à grande échelle dans les années 90 en Irak. Washington et Londres campent sur leur position
"Je ne crois pas que [les armes de destruction massive] existaient (…) Je ne pense pas qu'il y ait eu un programme de production d'armement à grande échelle dans les années 90". Cette déclaration n'est ni celle d'un Villepin, ni celle d'un Hans Blix, ni d'un quelconque autre opposant à la guerre en Irak. Elle sort de la bouche même de David Kay, le chef du Groupe d'inspection en Irak (ISG).
L'Américain a démissionné de son poste vendredi alors que l'ISG n'avait toujours pas trouvé la moindre trace d'ADM en Irak. Tout récemment, son remplaçant, Charles Duelfer, ne s'était pas montré plus optimiste, estimant que l'espoir "de trouver des armes chimiques ou biologiques est proche de zéro actuellement". Samedi, le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a estimé qu'il fallait prendre au sérieux les propos de David Kay.
A Londres comme à Washington, on n'en démord pas : des armes peuvent encore être trouvées, c'est une question de temps. "Il est important que les gens soient patients et laissent [l'ISG] faire son travail", a plaidé un porte-parole de Tony Blair, poursuivant : "Notre position n'a pas changé". Même son de cloche à la Maison Blanche où l'on se contente de dire que les recherches continuent. L'opposition britannique, elle, s'échauffe et a réclamé samedi une enquête publique sur cette question. L'ancien ministre des Affaires étrangères travailliste Robin Cook a lui-même demandé à Tony Blair "d'admettre que des erreurs ont été faites".
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