Le nouveau spray contre les agressions (23/10/2003)
© DH
Transformé instantanément en
Schtroumpf, le malfrat ne peut plus nier les faits!
D'abord les photos...
BRUXELLES Se retrouver au volant de sa voiture en attendant que le feu passe au vert peut entraîner une sensation douloureuse à supporter pour quiconque a déjà été victime d'un sac-jacking. La hantise de voir quelqu'un débouler à côté du véhicule est omniprésente. Surtout que de tels voyous n'hésitent souvent pas à briser la vitre pour commettre leur méfait.
Pour les heureux automobilistes qui n'ont pas encore été confrontés à un arracheur de sac, la crainte n'est peut-être pas autant de mise, mais le risque est pourtant bien là.
Que faire? Comment se protéger? Avoir une rame de bateau dans sa voiture est inconcevable. Un marteau, une pioche, une barre de fer? Non, ce n'est pas raisonnable. Pas plus que la bombe antiagression qui est considérée comme une arme prohibée.
Une firme belge de Saint-Nicolas (Flandre orientale) a peut-être trouvé la Solution avec un grand S. Il s'agit du spray Hit & Run qui, une fois pulvérisé sur son agresseur, le transforme instantanément en Schtroumpf!
Prenons un cas précis: je suis dans ma voiture ou dans la rue. Un malfrat s'approche et tente de m'arracher mon sac. Grâce à la bonbonne qui se trouve à portée de main, le malfrat ne pourra plus nier l'évidence. En quelques secondes, le temps de vider le spray, l'individu sera devenu tout bleu.
Non seulement, surpris par le spray, il n'aura pas atteint son but, mais en plus il sera immédiatement reconnu de tous!
Et mauvaise nouvelle supplémentaire pour l'agresseur: non seulement tout le monde comprendra aisément qu'il a commis une agression... mais il se retrouvera en quelque sorte au pilori pendant trois jours.
Eh oui, le produit aspergé reste fixé sur la peau pendant septante heures!
L'agresseur aura beau tout essayer pour l'enlever, il n'y arrivera pas. Tout au plus pourra-t-il estomper quelque peu la couleur bleue...
Ce produit belge, donc, a été créé début de l'année. Il est commercialisé depuis juin 2003 à Bruxelles, à Anvers et à Ostende.
Le spray Hit & Run est également distribué à l'étranger. Il fait déjà un tabac en France, en Hollande, au Portugal, en Allemagne et en Espagne.
Tout à fait légal, il n'est pas considéré comme une arme de défense. Le contenu, une espèce de mousse bleue, est non toxique pour la peau.
En réalité, le produit est composé exclusivement avec des ingrédients de maquillage. C'est une simple préparation cosmétique.
Trois semaines avec une paire de ciseaux en main
BRUXELLES En quelques semaines, Charlotte, 32 ans, a été victime de deux agressions. Par deux fois, des malfrats ont tenté de lui dérober son sac qui se trouvait dans sa voiture. »C'est comme si c'était hier. Je me souviens parfaitement de la trouille que j'ai eue pendant l'agression. Et surtout après. Deux jeunes se sont approchés de ma voiture qui était à l'arrêt dans un parking. Je les ai vus. J'ai cru que j'avais de la chance, qu'ils allaient prendre leur voiture et que j'allais vite avoir une place.» Il n'en était rien. »En une fraction de seconde, ils avaient pris position autour de mon véhicule. Un des jeunes a ouvert la porte. Dans un geste de réflexe, j'ai sauté sur mon sac. Je me suis arraché un ongle, mais j'ai su maintenir mon sac à main dans les bras.» Au lieu de prendre la fuite, les deux agresseurs ont attendu. »Il y en avait un de chaque côté. Je pense qu'ils attendaient que je sorte pour voler la voiture. J'en aurais été bien incapable avec mes jambes qui tremblaient!» Après un temps qui a paru interminable à Charlotte, ils sont partis. »Le lendemain, j'ai pris une paire de ciseaux. J'ai roulé avec pendant près de trois semaines. Au départ, je la tenais en permanence dans une main. J'étais tout à fait disposée à m'en servir au cas où. C'était de l'inconscience, je sais. Au fil du temps, je l'ai mise sur le siège passager.»
Quelques semaines plus tard, alors que la paire de ciseaux avait retrouvé le tiroir, Charlotte a une nouvelle fois été agressée. »Je les ai vus arriver dans mon rétroviseur. Depuis la première agression, mes portières sont toujours fermées. Quand il est arrivé à la portière, je lui ai fait un grand signe et j'ai hurlé: «Dégage». C'est dingue, il a eu peur et est parti. Il m'a laissée une nouvelle fois avec des jambes en coton!»
Emmanuelle Praet
© La Dernière Heure 2003