rappel des faits
Lundi de Pentecôte supprimé ?
Le gouvernement a nié mardi avoir pris une décision sur la suppression le lundi de Pentecôte
"Les décisions finales seront arrêtées prochainement", a indiqué le secrétaire d'Etat aux personnes âgées, Hubert Falco. Cette mesure, destinée à financer l'aide aux personnes âgées et handicapées, devrait rapporter à l'Etat près de 2 milliards d'euros.
La presse, citant des sources gouvernementales, affirmait mardi que la décision était prise.
suite de l'article iciCacophonie gouvernementale autour de la suppression du lundi de Pentecôte
POITIERS (AFP) - Une cacophonie a entouré mardi la communication du gouvernement après l'annonce par la presse de sa décision de supprimer le lundi de Pentecôte, comme jour férié, pour financer l'aide aux personnes âgées, au risque de compromettre la mesure.
Dans la matinée, une source gouvernementale a confirmé à l'AFP l'information publiée par Les Echos, France Soir, Ouest France et Le Monde, qui affirment que Jean-Pierre Raffarin a tranché vendredi en faveur de cette solution controversée. Quelques minutes plus tard, les services du Premier ministre temporisaient en assurant que la décision n'était pas arrêtée.
En fin de journée, Jean-Pierre Raffarin, de retour de Poitiers où il avait refusé de s'exprimer sur le sujet, a souligné dans les couloirs du Sénat que la suppression d'un jour férié n'était que "l'une des hypothèses" envisagées par son gouvernement.
Ces déclarations quelque peu discordantes risquent pour le gouvernement de donner l'impression de rééditer les cafouillages de communication survenus au moment de la canicule meurtrière de l'été ou, plus récemment, lors de la controverse sur la réforme des 35 heures.
A l'Assemblée nationale, mardi après-midi, le secrétaire d'Etat aux personnes âgées Hubert Falco a réaffirmé que la suppression d'un jour férié n'était "qu'une hypothèse de travail" et que "les décisions finales seront arrêtées prochainement".
Les fuites dans la presse et ces propos contradictoires sont-ils liés à un simple problème de timing ou la décision n'est-elle pas encore tout à fait calée ?
Selon certaines sources gouvernementales, ce dysfonctionnement pourrait avoir une autre cause: des désaccords sur le bien-fondé du projet.
"Ils vont finir par foutre en l'air la mesure", a d'ailleurs regretté une source gouvernementale, en pointant du doigt Bercy, opposé au projet, et François Fillon, le ministre des Affaires sociales, qui a toujours affiché son scepticisme sur l'efficacité d'une telle suppression.
Une mesure "trop complexe, voire impraticable", observent certains dans l'entourage du ministre, sans en remettre en cause le principe.
Si Jacques Barrot (UMP) est favorable à la suppression du lundi de Pentecôte, l'ancien ministre Alain Madelin (UMP) l'a qualifiée de "très mauvaise idée". Le président de l'UMP Alain Juppé préférerait, quant à lui, que l'on consacre "une journée de RTT plutôt qu'un jour férié" à l'aide aux personnes âgées.
Ce "couac" gouvernemental intervient alors que depuis la fin de l'été, Matignon a décidé de resserrer et d'harmoniser la parole gouvernementale. Un document destiné aux ministères et distribué il y a une semaine insistait sur la nécessaire "bonne unité" de la communication du gouvernement.
Au cours de l'été déjà, lors du drame de la canicule, le gouvernement s'etait vu reprocher "un certain déficit de communication" alors que, depuis son installation à Matignon, le chef de gouvernement a fait de celle-ci l'une de ses principales armes politique
source de cette article Férié supprimé: les syndicats rejettent, les professionnels s'impatientent
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PARIS (AFP) - La probable suppression du lundi férié de Pentecôte, pour financer la dépendance des personnes âgées, s'est heurtée à l'opposition des syndicats, tandis que les professionnels du 3e âge, toujours dans l'attente des mesures d'après-canicule, ont haussé le ton.
L'annonce mardi par voie de presse de la suppression de ce jour chômé, d'abord confirmée de source gouvernementale mais ramenée ensuite au stade d'hypothèse par le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, a suscité des réactions en grande majorité hostiles.
C'est une "mauvaise réponse à une vraie question", selon la CFDT, qui estime que "le risque dépendance doit être financé par tous les revenus - et non par le seul revenu du travail - et géré par la Sécurité sociale".
Pour la CFTC, ce n'est qu'un "gadget un peu similaire à celui de la vignette auto", une mesure "contre-productive par rapport à la croissance".
"Plutôt que la solidarité, le gouvernement fait le choix de la charité obligatoire", a déploré FO, tandis qu'à la CFE-CGC, on estime que ce projet n'est "pas sérieux".
Côté employeurs, le président du Medef Ernest-Antoine Seillière l'a qualifié de "bonne idée", mais dans ses rangs, Guillaume Sarkozy, président de l'Union des industries textiles (UIT) s'est dit "partagé" sur cette mesure en raison de la hausse des cotisations patronales qu'elle suppose.
Les associations et syndicats de maisons de retraites ont rappelé qu'elles ne se prononçaient pas sur le mode de financement, tout en soulignant qu'on restait bien loin des besoins.
La somme qui pourrait être retirée de la suppression d'un jour férié (1,9 milliard d'euros, selon la presse) est "un premier pas bien timide", a déploré l'Association des directeurs d'établissements d'hébergement pour personnes âgées (Adehpa).
Les professionnels de la prise en charge du 3e âge plaident depuis plusieurs mois pour un financement pluriannuel de 7 milliards d'euros pour "rattraper le retard" du secteur.
La relance du débat sur le financement de la dépendance arrive toutefois à point nommé pour ces professionnels, qui "attendent toujours" des réponses du gouvernement, dans une ambiance "qui vire à la plus grande inquiétude" sur les mesures consécutives à la canicule "dramatique" de l'été.
Une dizaine d'organisations professionnelles d'établissements pour personnes âgées ont énuméré les "raisons de leur révolte". D'abord, le plan "Vieillissement et solidarités" n'a "pas encore été annoncé", trois mois après la canicule qui a fait près de 15.000 morts.
Ce plan, prévu initialement pour le 1er octobre, est encore à l'étude et pourrait être présenté au Conseil des ministres du 6 novembre, selon Les Echos.
"Le gouvernement est parvenu à ne prendre aucune mesure de nature à trouver une concrétisation dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2004", ont-elles regretté, craignant maintenant de devoir attendre "le prochain train... celui du PLFSS 2005!"
De plus, les mesures en faveur des peronsnes âgées dans le budget Sécu pour 2004 "sont à l'euro près, les mêmes que celles arbitrées en juin dernier", ont affirmé ces organisations, constatant que les "morts du mois d'août n'auront strictement rien changé".
Pour "protester" contre ce PLFSS, les représentants des maisons de retraite (Synerpa, Adehpa, Unccas, Fnacppa, Uniopss, Fnadepa, Mutualité, etc) se sont rendus symboliquement à l'Assemblée nationale pour assister à l'ouverture des débat sur ce texte.
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