Tout petit rat et pas encore Marmotte, je suis quasiment née dans un théâtre qui me servait de nounou pendant les répétitions de ma mère dans le ch½ur.
Je le parcourais seule de haut en bas, du trou du souffleur au poulailler en passant par l’atelier des costumes et tous les balcons que j’essayais pour savoir d’où l’on voyait le mieux !
L’endroit que je préférais était la salle de danse, école du perfectionnisme, et de la douleur avec les barres, les miroirs et le piano : j’entends encore le maître de ballet qui donnait le rythme et redisait les pas, saut de biche, pas de bourrée, déboulé, seconde etc.
L’odeur qui régnait à la fin de la répétition était un mélange de résine où les danseurs frottaient leurs chaussons pour ne pas glisser sur le parquet, et de sueur.
Cette ambiance-là, cette odeur-là doit toujours exister même si les danseurs de nos jours n’ont pas tous une formation classique, et il faut avoir beaucoup de courage et de persévérance pour faire ce métier où tout le monde ne devient pas Patrick Dupond ni Marie-Claude Pietragalla !
Vous avez rejoint vos étoiles Monsieur Béjart !