Pas de bonnes nouvelles:
L’actrice française Marie Trintignant était toujours dans un coma profond mercredi à l’hôpital de Vilnius, alors que la justice lituanienne a poursuivi son enquête et Paris a demandé une information judiciaire contre son ami Bertrand Cantat du groupe rock Noir Désir.
«Au point de vue neurologique, il n’y a plus d’espoir», a déclaré mercredi sur la radio Europe 1 le neurochirurgien français Stéphane Delajoux qui a conduit la veille une opération qualifiée «de la dernière chance» pour Marie Trintignant.
«Médicalement, il n’y a plus rien à faire. On peut la soulager mais ça n’est pas nécessaire. Elle est dans un état où il n’y a aucune souffrance, ni morale ni physique», a ajouté le médecin.
La police lituanienne a procédé mercredi à l’hôtel Domina Plaza à Vilnius à une reconstitution des faits en présence de Bertrand Cantat et de son avocat.
«Nous avons procédé à une reconstitution des faits à l’hôtel, en présence de Bertrand Cantat. Il a expliqué à la police comment tout s’est passé», a déclaré à l’AFP le chef de la police de Vilnius, Juozas Kandzezauskas, sans fournir d’autres détails.
Me Georges Kiejman, l’avocat de la famille de Marie Trintignant, a exclu l’hypothèse d’une chute qui serait à l’origine du coma de l’actrice.
«L’état du corps et en particulier du visage de Marie Trintignant, quand elle a été conduite à l’hôpital, exclut qu’il s’agisse d’une chute. Son visage était trop tuméfié pour qu’il s’agisse d’une chute», a déclaré Me Kiejman à l’AFP.
Bertrand Cantat est soupçonné d’avoir frappé l’actrice à la suite d’une violente querelle à l’hôtel, dans la nuit de samedi à dimanche. L’enquête concernant cette affaire «devrait être bouclée en Lituanie parce que le crime a été commis sur notre sol et des citoyens lituaniens figurent parmi les témoins», a expliqué le chef de la police de Vilnius.
De son côté, le ministre français de la Justice Dominique Perben a indiqué mercredi que Paris allait «sans doute» adresser une commission rogatoire internationale à la Lituanie.
Le parquet de Paris a ouvert mardi une information judiciaire à la suite d’une plainte déposée par la famille de Marie Trintignant. Cette information judiciaire, qui vise le chanteur du groupe de rock Noir Désir, a été ouverte pour «coups volontaires» et «non-assistance à personne en danger».
Interrogé par l’AFP, Me Kiejman a expliqué que l’objectif de cette plainte était «de permettre d’organiser la coopération entre les autorités judiciaires françaises et lituaniennes».
«Elle permettra de décider dans un deuxième temps où la procédure doit se dérouler de la manière la plus efficace», a ajouté l’avocat qui a estimé qu’il était «trop tôt» pour s’exprimer «sur le fond du dossier».
Une source proche du parquet de Vilnius a indiqué mercredi à l’AFP que le chanteur était soupçonné d’avoir infligé a son amie «des blessures graves», un crime passible de dix ans de prison en vertu de l’article 135 du code pénal lituanien.
Selon M. Kandzezauskas, le tribunal n’a encore pris aucune décision concernant le maintien en détention de Bertrand Cantat, 39 ans, placé mardi en garde à vue pour 48 heures.
«Le juge est en train d’analyser les preuves, et il prendra une décision plutôt demain», a-t-il déclaré à l’AFP, en précisant que le frère de l’actrice, Vincent Trintignant, «l’un des principaux témoins», a été entendu mercredi par le juge d’instruction lituanien.
La législation lituanienne stipule que le tribunal peut décider d’une détention provisoire d’un suspect, allant de dix jours à trois mois.
Marie Trintignant se trouvait en Lituanie depuis la fin du mois de juin pour le tournage de «Colette», un téléfilm qu’elle a co-écrit avec sa mère Nadine qui en assurait également la mise en scène et dont son frère Vincent était le premier assistant-réalisateur