«Justine n'est pas rassasiée» (21/10/2003)

Au même titre que son élève, l'entraîneur du n°1 mondial garde une motivation intacte
BRUXELLES Jour J+1. Justine Henin-Hardenne a probablement dû se pincer, hier matin, à son réveil, pour se convaincre que l'apothéose qu'elle a connue dimanche, à Zurich, ne s'apparentait pas à un conte de fées mais qu'elle était bien ancrée dans la réalité. La voilà donc n°1 mondial, un statut dont elle ne jouira sans doute que l'espace d'une semaine avant de le retrouver, peut-être, à l'issue des Masters de Los Angeles, où une place en demi-finales lui suffirait pour rester au sommet, quel que soit le résultat de sa dauphine Kim Clijsters, ce qui lui permettrait aussi de garnir un peu plus son compte en banque. Un échange de politesses qui a le don de faire sourire Carlos Rodriguez, l'entraîneur de la citoyenne de Wépion.
«C'est plutôt amusant, confie-t-il. A ma connaissance, on n'avait plus vu cela depuis la rivalité entre Chris Evert et Martina Navratilova. J'entends souvent dire que, lorsque les soeurs Williams reviendront dans le parcours, elles remettront de l'ordre dans la hiérarchie parce qu'elles sont supérieures à Kim et à Justine. Mais moi, j'affirme que le classement ne peut pas mentir! Et quand on le consulte actuellement, on constate qu'avant les Américaines, il y a Justine, puis Kim. Serena n'apparaît qu'au troisième rang. Si elle est la meilleure, qu'elle le montre, qu'elle dispute davantage de matches sur la saison. C'est un faux débat.»
Justine Henin s'offre donc un programme light pour les deux semaines à venir. Pas de tournoi de Linz pour elle (Clijsters s'aligne à Luxembourg), de manière à ce que la nouvelle reine du tennis mondial puisse récupérer des récents efforts consentis pour s'emparer de son trône.
Un jeu qui allie puissance et créativité
«J'ai moi-même insisté pour qu'elle prenne un peu de bon temps pour digérer ce nouveau succès et la place de n°1 qui l'accompagne, poursuit Carlos Rodriguez. De toute manière, il est primordial de décompresser de temps en temps, comme elle l'a fait à plusieurs reprises dans le courant de l'année. Un être humain a besoin de moments de récupération. Peut-être plus encore dans le cas de sportifs de haut niveau, qui ne connaissent généralement pas leurs limites. C'est d'ail- leurs moi qui dois les imposer à Justine. Elle abat un volume de travail véritablement impressionnant sous ma surveillance. Ça doit être mon côté para-commando (rires). Ce qui est remarquable, c'est que Justine a gagné en puissance tout en conservant son jeu pétillant et créatif.»
L'Ardennaise, qui vole de succès en succès, vient de toucher à l'un de ses rêves en ceignant les lauriers. Questionnée en conférence de presse sur sa motivation pour les tournois à venir, l'intéressée s'est empressée de déclarer qu'il ne s'agissait nullement d'une fin en soi et qu'il lui restait beaucoup de victoires à conquérir. A commencer par la plus difficile: rester au sommet. Pas d'inquiétude, par conséquent...
«Les vrais champions sont des gens qui en veulent toujours plus, conclut son entraîneur. Justine remettra l'ouvrage sur le métier cet hiver car sa carrière ne s'arrête pas là. Elle va en redemander, croyez-moi! Et elle reviendra aussi forte la saison prochaine. Voire plus forte encore!»
Laurent Monbaillu
Bravo Justine !!!! [/size]
