[size=8]Que c’est dur un jour de grève
De se rendre à son boulot.
Plutôt que le « marche ou crève »,
Tu tentes quand même le métro.
Dans son guichet, le préposé
Ne peux rendre la monnaie
Plutôt que de composter,
T’enjambes le tourniquet.
Rêve de grève,
Cauchemard qui te rends chèvre !
Rêve de grève,
Cauchemard, à quand la trève ?
Derrière un accordéon,
Scénario plutôt banal :
Un vieux braille des chansons
Qui te parlent d’idéal.
Un métro nommé Désir
S’annonce enfin en station.
Soudain la foule en délire
Se bouscule aux portillons.
Rêve de grève,
Cauchemard qui te rends chèvre !
Rêve de grève,
Cauchemard, à quand la trève ?
Arrivé à Stalingrad,
Tu fais ton éscale, à tord.
Prenant dans la bousculade
La queue pour l’escalator.
Au changement quel désespoir,
A la vue du quai bondé,
C’est foutu, y’a pas d’lézards,
Va falloir y aller à pieds.
Rêve de grève,
Cauchemard qui te rends chèvre !
Rêve de grève,
Cauchemard, à quand la trève ?
Vas-y cours, cours, cours,
T u vas être en retard !
Allez, cours !
Fais chauffer tes panards !
Tout ça pour pouvoir pointer,
Cocher ton nom sur la liste,
Te taper le défilé,
Quel boulot, syndicaliste !
Faut demander au ministre
Des transports organisés
Pour éviter aux grévistes
D’aller aux manifs à pieds !
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