Cinéma & DVD

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Re: Cinéma & DVD
« Réponse #105 le: juin 30, 2006, 18:51:52 »
TRANSAMERICA de Duncan Tucker

A Los Angeles, Sabrina (Bree) Osborne est un  transsexuel  en attente de l’opération qui fera définivetement d’elle une femme. Une semaine avant ladite opération, un coup de fil lui parvient d’un ado qui recherche son père ; peu après c’est un centre pénitenciaire de New York qui l’appelle afin de la prévenir que le jeune Troy est en prison pour cause de drogue et de prostitution.

Décidément, le cinéma éprouve le besoin de nous émouvoir avec ceux qui sont différents, qui en souffrent et qui aimeraient tellement se faire accepter de tous, mais surtout de ceux qui leur sont le plus proche à savoir leur famille.

Après le formidable film canadien C.R.A.Z.Y., c’est l’Américain Tucker qui nous entraîne de l’autre côté du miroir de la normalité, car qui sommes nous pour juger ? Un excellent "road movie", comme les Américains en ont le secret.

« Transamerica » repose entièrement sur les épaules des deux protagonistes principaux. Dire que Felicity Huffman (l’une des « Desperate Housewives ») est formidable en Bree/Staney est un euphémisme et ne lui rend même pas justice ; elle est époustouflante d’émotion et de vérité, et quel maquillage pour la rendre crédible ! Face à elle, Kevin Zegers est un Toby très vrai, très Leonardo di Caprio lorsqu’il était plus jeune. Quant aux parents de Bree ils sont interprétés par Burt Young, le père plutôt obsédé sexuel et Fionnula Flanagan est Elizabeth, une mère coincée, terrorisée par le qu’en dira-t-on, qui ne peut accepter ce que son fils a décidé et qui aimerait récupérer son petit-fils.
Il faut courir voir « Transamerica », tout comme il faut courir voir « C.R.A.Z.Y. » ; faire réfléchir et émouvoir, deux des qualités majeures du cinéma !


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Re: Cinéma & DVD
« Réponse #106 le: juillet 02, 2006, 18:58:15 »
FOLLOWING SEAN de Ralph Arlyck

En 1969 Arlyck, étudiant, décide d'aller faire une balade à San Francisco, là où tout semble plus aisé et plus décontracté qu'à New York.
Il décide de réaliser un petit documentaire sur la communauté hippie vivant l'étage au dessus du sien et c'est ainsi qu'il suivra leur petit garçon, Sean, à travers ses promenades. Il interroge Sean assis sur le canapé, tout sérieux et qui déclare très calmement que "oui il fume de l'herbe, il en mange même"; le petit garçon parle avec détachement de ce qui se passe autour de lui, ne semble nullement affecté par la manière de vivre de ses parents.
Le documentaire va secouer les Américains, d'abord positivement mais lorsque le film sera primé, là les critiques pleuvront.
Trente années plus tard, Arlyck,marié, deux enfants, vivant à nouveau à New York, réalise toujours des documentaires  et décide de retrouver Sean et sa famille, son papa et sa maman, sa mémé communiste, etc.
Entretemps le petit garçon qui "fumait de l'herbe, parlait des marginaux comme une chose naturelle et détestait les flics qui tapaient sur tout ce petit monde" a mûri.

Quelle formidable balade à travers le passé, le présent et - pourquoi pas - l'avenir que ce retour vers les années hippie, road movie de la côte est à ouest, mettant à la fois en parallèle la vie de Sean et celle d'Arlyck.
J'ai adoré et je ne suis pas la seule. C'est un moment à la fois de nostalgie mais aussi de fort bonne humeur/

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Re: Cinéma & DVD
« Réponse #107 le: juillet 05, 2006, 18:40:40 »
GLENN GOULD, au-delà du temps de Bruno Monsaingeon

Il y a un peu plus de vingt ans disparaissait Glenn Herbert Gould, pianiste de génie, né à Toronto Canada. Mais Glenn Gould était bien plus qu’un pianiste de renommée mondiale, il était également essayiste et réalisateur d’émissions de télévision et de radio.
En 1955 il fit une adaptation très personnelle des  célèbres « Variations Goldberg » de Bach ; elles lui valurent une réputation de pianiste dépourvu de sentimentalisme, au jeu  puissant.
En 1964 après une carrière fertile en tant que pianiste, il tomba, selon ses propres dires, amoureux du micro et décida de ne plus se produire en public afin de se consacrer autrement à la musique. Toujours selon le musicien « le studio d’enregistrement lui fournit l’ambiance dont il a besoin pour faire de la musique ».
L’un des films les plus célèbres consacré au pianiste est certainement « 32 Short Films About Glenn Gould » de François Girard, tourné en 1993, mais qui était une vie en vignette interprétée par des acteurs.
Bruno Monsaingeon est lui aussi un virtuose du violon et a déjà consacré plusieurs livres à ce musicien hors pair qui fut son ami. Il confirme d’ailleurs lui-m^me l’influence du pianiste sur son propre travail.
A aucun instant ce documentaire n’est ennuyeux, au contraire ; le pianiste ayant un humour très pince-sans-rire, ses commentaires vont souvent rire le spectateur, emballé par les interprétations de diverses pièces musicales de Bach à Beethoven, en passant par Brahms, Schubert et beaucoup d’autres.
Le film permet également de découvrir une composition personnelle de Glenn Gould, interprétée au piano par Emile Naoumoff.
On y découvre aussi quelques belles images du Nord du Canada, grâce aux images d’archives sur la vie de ce génie du piano, véritable légende dans le monde musical. Un docu incontournable quand on s’intéresse à la fois au cinéma et à la musique.

Pour les cinéphiles, je rappelle que les fameuses « Variations Goldberg » ont été choisies comme  musique du film « Solaris » de Steven Soderbergh.



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Re: Cinéma & DVD
« Réponse #108 le: juillet 09, 2006, 19:36:36 »
Un homme que l’on sent cynique et blasé rentre chez lui au petit matin. Dans trois heures il va devoir affronter un mari jaloux en duel, duel auquel il n’a nullement l’intention de se rendre. Son serviteur lui apporte une lettre commençant par ces mots « Lorsque vous lirez cette lettre, je serai probablement morte » et là, pendant la lecture, le spectateur comme cet homme découvrent un secret, un amour, une passion à laquelle le temps n’a rien pu faire.

L’un des multiples plaisirs de vacances @ home est le retour des festivals d’été au cinéma qui apportent au cinéphile un peu frustré la découverte ou la possibilité de revoir quelques films réalisés par des metteurs en scène ayant marqué l’histoire du cinéma hollywoodien ou autre. Max Ophüls (père de Marcel Ophuls à qui l’on doit « Le Chagrin et la Pitié ») est l’un de ceux-là. On lui doit, parmi les titres les plus célèbres : La Ronde, Madame de…, Lola Montès et cette très belle adaptation de la nouvelle de Stefan Zweig. Il respecte l’ambiance du récit de Zweig qui reste une critique assez cynique de l’amour romantique et impossible, de la société viennoise du début du siècle et des inégalités entre les sexes autant que sociales.

Les personnages sont servis par deux très bons comédiens : Joan Fontaine (encore auréolée du succès de « Rebecca » et de « Jane Eyre » où là aussi elle joue de ses grands yeux tristes). Elle apporte son visage lisse et émouvant à cette Lisa naïve et obstinée, aussi crédible en jeune fille de 16 ans qu’en jeune femme aux approches de la trentaine grâce à des costumes et des coiffures bien étudiées.
Joan Fontaine est l’une des dernières icones hollywoodiennes du cinéma des années 40-50 encore en vie. Sa beauté blonde et éthérée est parfaite dans ce rôle émouvant de jeune femme aimant un égoïste qui jouera de sa naïveté sans se retourner jusqu’au jour où il recevra cette lettre.
C’est le français Louis Jourdan qui interprète Stefan Brand ; Jourdan est un acteur que je n’ai pas beaucoup apprécié dans sa carrière mais il excellait dans les rôles de type assez imbu de ses charmes. Il était avec Charles Boyer l’un des « frenchies » de service à Hollywood.
Cependant dans le rôle de ce pianiste virtuose, égocentrique, blasé, grand amateur de femmes, découvrant soudain l’amour-passion dont il fut l’objet, un amour qui le conduira à sa perte tout comme il causera la perte de Lisa, il est tout à fait à sa place.

Le noir et blanc ajoute à l’ambiance romantique, Ophuls promène sa caméra et offre une mise en scène qui alterne entre légèreté et drame. Au fur et à mesure qu’elle poursuit son récit, le voile d’illusions dans laquelle elle vivait tombe peu à peu des yeux de la jeune femme, le temps passe lentement, la caméra sautant ce temps avec habileté, grâce notamment à un maquillage subtil qui nous fait comprendre que les personnages – s’ils n’ont pas muri en caractère – ont tout de même pris quelques années.
Pour les critiques, ce mélodrame est l’une des meilleures ½uvres d’Ophuls à cause justement de la banalité de cette histoire qui émeut le spectateur.
Pour ceux qui ne l’ont pas vu, c’est réellement à voir. Moi en tout cas cela m’a donné envie de découvrir la nouvelle de Stefan Zweig.





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Re: Cinéma & DVD
« Réponse #109 le: juillet 09, 2006, 19:44:25 »
Le titre ? :unsure:

Sinon :powa: pour 4 frères, Appleseed & Final Fantasy VII :D
« Votre temps est limité, ne le gâchez pas en menant une existence qui n’est pas la vôtre. Ne soyez pas prisonniers des dogmes qui obligent à vivre en obéissant à la pensée d’autrui. Ayez le courage de suivre votre c½ur et votre intuition. Soyez insatiables, soyez fous. » Steve Jobs

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Re: Cinéma & DVD
« Réponse #110 le: juillet 09, 2006, 19:46:11 »
Le titre ? :unsure:

Sinon :powa: pour 4 frères, Appleseed & Final Fantasy VII :D

LETTER OF AN UNKNOWN WOMAN de Max Ophuls

merci de me l'avoir signalé master philou :prosterne:

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Re: Cinéma & DVD
« Réponse #111 le: juillet 09, 2006, 19:47:21 »
:prosterne: DS :bisous:
« Votre temps est limité, ne le gâchez pas en menant une existence qui n’est pas la vôtre. Ne soyez pas prisonniers des dogmes qui obligent à vivre en obéissant à la pensée d’autrui. Ayez le courage de suivre votre c½ur et votre intuition. Soyez insatiables, soyez fous. » Steve Jobs

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Re: Cinéma & DVD
« Réponse #112 le: juillet 10, 2006, 18:36:03 »
ON A CLEAR DAY de Gaby Dellal

Pendant que l’on baptise un nouveau cargo, un homme dans la cinquantaine qui a aidé à le construire, emballe tous ses effets personnels et vide son bureau. Frank vient de perdre son emploi.
Cependant, lors d’une sortie en mer entre copains,  la remarque de l’un d’entre eux à propos des côtes de la France qui sont tellement proches lorsqu’il fait beau temps, donne à Frank l’idée qu’il pourrait faire la traversée de la Manche. Le seul à qui il ose en parler est Chan, le patron du snack chinois, que la plupart des gens insultent convaincus qu’il ne comprend pas un mot d’anglais.
Petit à petit, Frank reprend goût à la vie, il va tenter non seulement la traversée afin de retrouver l’estime de soi, mais aussi de combattre ses propres démons et blocages. Et dans la foulée, ses qutre copains vont aller au-delà de leurs propres blocages et retrouver leur dignité également.

La réalisatrice Gaby Dellal rejoint les « grands » du cinéma social anglais que sont Ken Loach, Mike Leigh, Mark Herman et Peter Cattaneo. Il y a un peu de « Full Monty » et des « Navigators » dans ce film où incommunicabilité, émotions, amitié et beaucoup d’amour se mélangent.

Peter Mullan, un acteur qui n’hésite pas à se mouiller (hé oui ! j’ai osé !) passe les trois/quarts du film dans l’eau, à se battre contre lui-même, contre ses sentiments qu’il ne sait ou n’ose exprimer. Il est comme à l’accoutumée absolument excellent.
Brenda Blethyn qui est souvent larmoyante dans ses interprétations, excellentes au demeurant, est très bien en épouse sensible, inquiète et aimante.
On retrouve, parmi les copains de Frank, dans le rôle de Danny,  Billy Boyd qui interprétait Pippin dans « Lord of the Rings ». Il est ironique, drôle et émouvant. Celui qui a cependant retenu mon attention car je ne le connaissais pas est Benedict Wong, interprétant Chan, l’ami chinois qui croit en ce projet dur comme fer. Bref, dans une excellente histoire, tous les comédiens sont formidablement à la hauteur, même si la fin est prévisible. A voir absolument.


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Re: Cinéma & DVD
« Réponse #113 le: juillet 10, 2006, 18:57:54 »
:powa:
« Votre temps est limité, ne le gâchez pas en menant une existence qui n’est pas la vôtre. Ne soyez pas prisonniers des dogmes qui obligent à vivre en obéissant à la pensée d’autrui. Ayez le courage de suivre votre c½ur et votre intuition. Soyez insatiables, soyez fous. » Steve Jobs

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Re: Cinéma & DVD
« Réponse #114 le: juillet 11, 2006, 18:22:29 »
J'ai revu les 2 DVD de Kill Bill et c'est :powa: :prosterne:
« Votre temps est limité, ne le gâchez pas en menant une existence qui n’est pas la vôtre. Ne soyez pas prisonniers des dogmes qui obligent à vivre en obéissant à la pensée d’autrui. Ayez le courage de suivre votre c½ur et votre intuition. Soyez insatiables, soyez fous. » Steve Jobs

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Re: Cinéma & DVD
« Réponse #115 le: juillet 12, 2006, 18:00:22 »
FORTY SHADES OF BLUE d'Ira Sachs

A Memphis, Tennesse, capitale – entre autres – du blues.
Un couple se prepare à partir à une soirée où le mari, musicien et producteur musical, va recevoir un prix. Sa compagne, jeune femme russe, beaucoup plus jeune que lui, passe à travers l’appartement avec un air absent. Elle acquiesce à tout ce qui se dit, avec une sorte de timidité, effacée devant ce homme au verbe haut, n’hésitant pas à la tromper ouvertement. A chaque fois elle boit un peu trop pour oublier ce qui la place dans des situations ambiguës, inconfortables. Face à ce mari omniprésent et dominateur, la jeune femme mélancolique, laissée à son propre sort,  ressemble à une abeille contre la vitre.

Arrive alors, en retard,  celui que l’on attendait à la fête, le fils d’un premier mariage, un homme jeune cachant à peine son manque d’amour pour ce père dont il s’est éloigné et qui n’arrive d’ailleurs pas à parler à ceux qui lui sont proches, qu’il aime maladroitement… Le seul dont il arrive à s’occuper avec tendresse est le petit garçon qu’il a eu de sa compagne actuelle.
Michael et Laura vont être attirés l’un par l’autre, elle parce qu’avec cet homme jeune et tourmenté parvient à mieux communiquer, perd ses inhibitions par rapport à la langue anglaise. Lui croit trouver en elle une solution à ses problèmes actuels.

Ce film d’auteur, primé au festival de Sundance, est très beau. Il exprime cependant avec beaucoup de justesse le mal de vivre de ceux qui n’arrivent pas à se parler ; il parle du désir, de la lassitude du couple, bref de toutes ces petites choses qui forment une existence. La plupart du temps le cinéma nous parle d’êtres en marge qui aimeraient se poser quelque part ; ici on nous propose le contraire, un lieu déjà posé d’où l’on veut s’échapper.
Le triangle amoureux père et fils amoureux d’une même femme est vieux comme le monde,  le mythe de Phèdre nous a été  maintes et maintes fois proposé.
Pourtant le thème fonctionne à chaque fois pour peu qu’il soit justement interprété et ici, du côté interprétation, il n’y a rien à redire. Avec en toile de fond les musiciens, semblables aux ch½urs antiques.
L’acteur Rip Torn apporte une puissance magistrale à Alan James, généralement confiné dans des seconds rôles, il est ici de quasi toutes les scènes. Face à lui il y a Dina Korzun en Laura, parfaite en compagne insatisfaite, malheureuse et Darren Burrows dans le rôle de Michael qui servira de catalyseur pour faire exploser le drame qui couve.
Je n’ai qu’un bémol à exprimer, c’est l’extrême lenteur du film, voulue évidemment pour donner encore plus de poids à ce tourbillon émotionnel. Beaucoup de plans très lents, pour bien faire comprendre l’aliénation de la jeune femme, le mal de vivre du fils, le besoin d’affection mal exprimée du père.





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Re: Cinéma & DVD
« Réponse #116 le: juillet 13, 2006, 21:08:16 »
TRISTAN & ISOLDE de Kevin Reynolds

Est-il encore nécessaire de résumer l’histoire de cette passion aussi impossible que maudite entre la jeune reine de Cornouailles et le neveu du roi Marke ? Tristan & Isolde appartiennent à l’imagerie romantique comme Lancelot & Gwenovere ou Romeo & Juliette.
Hollywood, qui aime bien les légendes et les récits épiques, trouve ici une fois encore matière à un film de vacances, divertissant, ressemblant à une bande dessinée en 3D.
Tout comme les scénaristes de « King Arthur », « Troy », « Alexander » ou « Gladiator »,  Dean Georgaris a planché sur les romans autour de cet amour malheureux et sur l’histoire d’Angleterre et d’Irlande et en a fait une adaptation personnelle, sinon réelle du moins tout à fait regardable en cette période d’été cinématographique.
Pour les auteurs de ce film, la passion entre Tristan & Isolde menace la paix très précaire entre l’Angleterre, non encore unifiée et livrée à la cupidité des barons qui n’hésitent pas à trahir leur chef, et l’Irlande dirigée par un véritable tyran assoiffé de pouvoir et de sang. Depuis le retrait des troupes romaines, les différents clans d’Angleterre ne parviennent pas à s’entendre.

Le film a un côté très sombre, tant au niveau des sentiments que des caractères des personnages, les combats y sont féroces et sanglants et, personnellement, je n’ai pas trouvé les acteurs pas très sympathiques, même s’ils interprètent tous leur rôle  valablement. Il n’y a pas de très grands noms du cinéma américain dans ce film d’aventures, ce qui me fait penser qu’il ne tiendra pas l’affiche très longtemps.
James Franco, qui fut excellent dans le film de Michael Caton-Jones « City by the Sea », est un Tristan tourmenté à souhait, coincé entre sa loyauté à son clan et la passion contre laquelle il n’arrive pas à lutter. Il est un peu coincé aussi du côté de l’expression de ses sentiments, la plupart du temps il semble surtout se mordre les machoires, le film a dû lui occasionner quelques crampes !
Sofia Myles est belle en Isolde, pas aussi délicate que la plupart des récits nous la montrent ; elle donne à Isolde, qui a soif de liberté en un temps où les femmes n’avaient pas un mot à dire, beaucoup de personnalité. Elle est le personnage le plus vivant de cette histoire.
Marke est interprété par Rufus Sewell, un roi qui voudrait faire de l’Angleterre autre chose que cette terre en butte aux luttes de clans depuis le départ des Romains. Il est nettement moins larmoyant que dans le poème classique où il se lamente quand même beaucoup sur son sort.
David O’Hara et Mark Strong, deux acteurs anglais peu connus, sont les traîtres, les vrais méchants de cette histoire, et ils sont parfaitement crédibles tant ils sont déplaisants.

Bref comme je le disais : de la bande dessinée filmée, un passe-temps plaisant qui ne laissera certainement pas une trace indélébile dans les mémoires, mais contrairement à ces tristes sires de critiques cinématographiques, je ne trouve pas nécessaire de démolir le film complètement. D’autant plus que costumes et décors sont fort bien étudiés et les paysages superbes.

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Re: Cinéma & DVD
« Réponse #117 le: juillet 14, 2006, 19:44:55 »
CRIMES & MISDEMEANORS écrit et réalisé par Woody Allen

Un ophtalmologue en vue, pilier de la  société new-yorkaise, a décidé de mettre fin à sa relation hors mariage mais sa maîtresse ne l’entend pas de cette oreille, elle menace de tout dévoiler à l’épouse légitime et commence une véritable campagne de harcèlement téléphonique. Ne sachant plus à quel saint se vouer, Judah se tourne vers son frère, un homme aux relations peu reluisantes et qui lui propose de régler cette affaire à sa façon.
Ailleurs dans New York, Cliff, un cinéaste intègre et donc sans succès, se voit confier un travail documentaire sur son beau-frère qu’il déteste franchement, l’homme – producteur de télévision célèbre et richissime -  est suffisant et vulgaire, coureur de jupons, se moque systématiquement de lui. Sur le set du tournage il rencontre une charmante productrice dont il tombe amoureux fou et qu’il espère conquérir d’autant plus qu’il est au bord du divorce.
On suit donc ces deux histoires en parallèle, l’une traitée sur le mode intensément dramatique, l’autre plutôt en tragi-comédie, c’est seulement à la fin du film que les protagonistes, un bref instant, se rencontrent et discutent d’un hypothétique sujet pour un scénario de film noir.

Seize ans séparent « Match Point » et « Crimes & Misdemeanors », cependant les deux films ont un point commun, celui du crime impuni. Tout comme d’ailleurs ce même « Crimes & Misdemeanors » a un point commun avec « Melinda & Melinda », à savoir celui d’un même sujet traité sur le mode de la tragédie et celui de la comédie.

En tout cas, malgré ces points communs, ce film-ci, fort sombre, aux accents à la fois  bergmaniens et dostoïevskiens (Ingmar Bergman et Dostoïeveski sont des modèles pour Woody Allen) mérite d’être découvert ou redécouvert.

Comme toujours dans un film de Woody Allen, les acteurs sont multiples et excellents : Martin Landau est un Judah Rosenthal d’abord tourmenté, ensuite totalement cynique et sans remords. Sa maîtresse est interprétée par Angelica Huston, hystérique à souhait dans ce rôle assez court. Woody Allen s’est réservé le rôle de Clifford Stern, le cinéaste malchanceux et celle qui fait battre son c½ur est interprétée par son épouse d’alors, Mia Farrow.
Autour d’eux gravitent encore Alan Alda, absolument formidable dans le rôle du beau-frère insupportable et Joanna Gleason, belle, froide et désagréable épouse du cinéaste.
Il semble qu’Allen ait laissé plusieurs questions en suspense dans son film, laissant au spectateur le choix des réponses. J’ai été enchantée de découvrir cette ½uvre de Woody Allen que j’avais ratée à sa sortie. De l’humour noir, de l’humour acerbe à la Allen et du tragique à la Cassavetes, tout en un seul film.





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Re: Cinéma & DVD
« Réponse #118 le: juillet 15, 2006, 20:41:46 »
CARS de John Lasseter et Joe Ranft, par les studios Pixar

Autant l'avouer sans ambages, je ne suis allée voir "Cars" que parce qu'il n'y avait rien d'autre à  mettre sous ma dent de cinéphile boulimique et surtout parce que les voix étaient celles de Paul Newman, Owen Wilson et Michael Keaton, pour les plus connues. La ravissante et délurée petite  Porsche,  elle,  est interprétée par Bonnie Hunt, une habituée des films familiaux.

"Vroum, vroum", "tuuut tuuuut", c'est pas vraiment ma tasse de carburant et bien j'avais tort ! "Cars" est en plus d'une formidable performance technique, une bien jolie fable sur l'amitié, la responsabilité vis à vis des autres, la solidarité.

Et je rappelle à tout hasard, dans le même régistre,  deux autres excellents dessins animés de TEX AVERY, mettant également des autos en scène, c'est à dire : "Tu seras un taxi mon fils" et "La voiture du futur".

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Re: Cinéma & DVD
« Réponse #119 le: juillet 16, 2006, 19:59:25 »
THE MALTESE FALCON de John Huston

Une jeune femme éperdue arrive dans le bureau des detectives Spade et Archer et leur raconte qu’elle voudrait qu’ils arrivent à convaincre sa soeur qui vit avec un sale bonhomme de revenir à la maison en province. Inutile de dire que nos deux privés ne croient pas un mot de cette histoire et comme ils ont raison, la ravissante créature va s’avérer une sacrée menteuse.
Sam Spade va avoir un fameux boulot d’autant plus que tout le monde ment sans arrêt dans cette histoire.

Ce « Faucon », vrai mythe du film noir, lança la vague du genre. Humphrey Bogart rendit le personnage créé par Dashiell Hammett célèbre et y trouva sa propre célébrité par la même occasion. Il faut dire qu’il est épatant dans le rôle du détective empêtré dans les filets d’une demoiselle aussi belle que dangereuse, il se balade tout au long du film avec un petit air ironique, lançant ses commentaire cyniques à tout vent, se marrant en douce quand ses interlocuteurs croient aux vannes qu’il leur balance !
La caméra de John Huston, filmant en noir et blanc, utilise tous les angles, les flous, les ombres là où l’on ne s’y attend pas toujours. Il est par ailleurs resté  fidèle au roman de Dashiell Hammett.
Le film qui date de 1941 n’a pas pris une ride ; bien sûr il est régulièrement reprogrammé sur le petit écran dans des séances dites de « ciné-club de minuit », mais cela ne vaut vraiment pas la projection sur grand écran malgré une bande-son qui a mal vieilli.